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Edward Snowden : confidences d’un espion repenti

Exilé en Russie depuis un an, Edward Snowden, ancien employé de la CIA et de la NSA, s'est confié, pour la première fois, à une télévision américaine. Dans cette interview, il revient sur son parcours d'espion au service du renseignement américain.

Pour la première fois Edward Snowden, l’homme qui a révélé le programme de surveillance de la NSA, a accepté un entretien avec un média américain, la chaîne NBC News. Dans plusieurs extraits, diffusés mardi 27 mai sur le site de la chaîne, l’Américain raconte : "J'ai reçu une formation d'espion dans le sens traditionnel du terme. J'ai vécu et travaillé sous couverture à l'étranger, j'ai fait semblant d'avoir un travail que je n'avais pas. On m'a même donné un nom qui n'est pas le mien".

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Pourtant, les autorités américaines l’ont toujours présenté comme un simple "analyste de base". Une formule qu’a réfutée Edward Snowden lors de l’entretien, réalisé à Moscou : le gouvernement américain essaye, selon lui, de "mettre en avant un poste [qu’il a eu dans sa] carrière pour dissimuler la totalité de [sa] biographie".

Dans l’interview à NBC News, l’Américain détaille son parcours au sein du monde de l’espionnage américain : "J'ai travaillé pour la CIA […], j'ai travaillé pour l'Agence américaine de sécurité (NSA) […], j’ai travaillé pour le renseignement militaire (DIA) en tant qu'enseignant à l'Académie du contre-espionnage où j'ai développé des sources et des méthodes pour mettre en sûreté nos informations et nos concitoyens dans les environnements les plus hostiles de la planète […]. Alors quand on dit que je suis un administrateur systèmes de base, que je ne sais pas de quoi je parle, je pense que c'est quelque peu trompeur".

L’homme est accusé par la justice américaine d’espionnage, de vol et d’utilisation illégale de biens gouvernementaux pour avoir dérobé et révélé au monde entier les détails de plusieurs programmes de surveillance de masse américains.

Les États-Unis dans la tourmente

Les révélations d’Edward Snowden, relayées par le "Guardian" et le "Washington Post", ont provoqué de vives tensions diplomatiques entre Washington et des pays alliés, plongeant l’administration américaine dans l’embarras. Ainsi, en octobre 2013, les relations entre l’Allemagne et les États-Unis se sont brutalement glacées quand la chancelière allemande Angela Merkel a appris les écoutes dont elle faisait l’objet par les services de renseignement américain.

À la même période, le Brésil était également tombé des nues en apprenant le nombre de messages interceptés sur le réseau brésilien par les grandes oreilles américaines. La présidente brésilienne Dilma Rousseff, furieuse, avait immédiatement annulé une visite d’État aux États-Unis.

Depuis juillet 2013, les révélations d’Edward Snowden ont donc provoqué de sérieux dégâts diplomatiques. Et, à en croire le principal intéressé, ce n’est pas fini. Le 18 mars dernier, lors d’une visioconférence à Vancouver, il a affirmé que "le plus gros" des révélations restaient à venir.

Edward Snowden est exilé en Russie depuis juillet 2013, après avoir fui les États-Unis qui tentent, depuis, d’obtenir son extradition. Malgré l’embarras provoqué par ces révélations, et la condamnation quasi-unanime de la classe politique outre-Atlantique, nombre d’Américains voient, en Snowden, un "lanceur d’alerte" au service de la liberté d’expression.