Le futur chef d'État Petro Porochenko et le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov ont toutefois montré des points de vue divergents sur la poursuite des opérations militaires dans l’est de l’Ukraine.
Vers une solution négociée entre la Russie et l’Ukraine ? Au lendemain de l’élection présidentielle ukrainienne, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le président fraîchement élu Petro Porochenko ont exprimé, lundi 26 mai, chacun de leur côté, leur volonté de sortir l’Ukraine de l’impasse.
"Nous sommes prêts au dialogue avec les représentants de Kiev, avec Petro Porochenko, a déclaré Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse à Moscou. Nous sommes prêts à un dialogue pragmatique, sur un pied d'égalité, basé sur le respect de tous les accords, en particulier dans le domaine commercial, économique et gazier et en ayant en vue la recherche de solutions aux problèmes existant actuellement entre la Russie et l'Ukraine", a-t-il ajouté.
À aucun moment, le ministre russe des Affaires étrangères n'a toutefois indiqué que Moscou reconnaissait la légitimité du nouveau président élu. "Comme l'a dit le président (Vladimir Poutine), nous respecterons le résultat du choix du peuple ukrainien".
Le chef de la diplomatie russe a insisté sur le respect des "citoyens et l’importance de trouver des compromis prenant en compte les intérêts de toutes les forces politiques". Sergueï Lavrov a néanmoins condamné la poursuite de l'opération militaire contre les séparatistes prorusses dans l'Est.
Poursuivre l'opération militaire dans l'est de l'Ukraine
À Kiev, le président fraîchement élu Petro Porochenko, a lui aussi montré des velléités de dialogue, tout en excluant l’arrêt de l’opération militaire en cours dans l’Est.
"J'espère que la Russie soutiendra les efforts visant à régler la situation dans l'Est", a dit Petro Porochenko lors d'une conférence de presse en soulignant qu’il ne laisserait pas l’insurrection armée faire du pays une "Somalie".
"Ceux qui refusent de déposer les armes sont des terroristes et on ne négocie pas avec les terroristes. Ils se fichent de la fédéralisation, ils se fichent de la langue russe, leur objectif est de transformer le Donbass en Somalie", pays ravagé par la guerre civile depuis 1991, a lancé Petro Porochenko au cours d'une conférence de presse.
"Je ne laisserai personne faire ceci sur le territoire de notre État. J'espère que la Russie soutiendra mon approche", a poursuivi le milliardaire en précisant que l'opération militaire devait être "plus brève et plus efficace".
Celui que les premiers résultats créditent de 53,7% des voix, a néanmoins prévenu qu’il aurait recours à tous les moyens légaux pour obtenir le retour dans le giron ukrainien de la Crimée, annexée en mars à la Fédération de Russie.
La rencontre entre les autorités ukrainiennes et russes pourrait intervenir la première quinzaine de juin.
Avec AFP et Reuters