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Selon des sondages de sortie des urnes, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko est donné vainqueur de l'élection présidentielle ukrainienne dès le premier tour. Il est crédité de près de 54 % des suffrages.

Les premiers sondages de sortie des urnes en Ukraine donnent le milliardaire Petro Porochenko vainqueur dès le premier tour de la présidentielle. Il aurait obtenu 53,7% des voix devant l’égérie de la Révolution orange de 2004, Ioulia Timochenko, qui ne recueillerait que 13,1% des suffrages. Le député populiste Oleg Liachko serait en troisième position avec 8%.

Petro Porochenko, 48 ans, était le grand favori du scrutin avec plus de 44% des intentions de vote, après une campagne sans éclat où il a assuré le service minimum. Le milliardaire promet de gérer l'Ukraine comme il gère sa très prospère entreprise de fabrication de chocolats Roshen.

Comme il l’a déclaré aux journalistes dans son quartier général de campagne après l’annonce de ces premiers chiffres, il s’est fixé comme priorité de "mettre fin à la guerre" et de mener le pays sur la voie de "l’intégration à l’Europe".

"Mon premier voyage sera dans le Donbass", le bassin minier de l'Est qui réunit les deux régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk, a également ajouté Petro Porochenko. Il a aussi assuré qu’il était en faveur d'élections législatives anticipées dès cette année : "Nous ne pouvons pas nous permettre un Parlement qui bloque des décisions importantes. Il faut qu'il assume sa responsabilité politique pour une tentative de faire de l'Ukraine un État totalitaire". Le milliardaire se référait à un vote au Parlement le 16 janvier, où la majorité avait voté à main levée des lois anti-contestation annulées par la suite sous la pression de la rue. "La seule solution est de convoquer des législatives cette année", a précisé Petro Porochenko.

Plus de 36 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans tout le pays, de la nationaliste Lviv, à l'Ouest, à l'ancienne capitale Kharkiv et à Odessa, sur les bords de la Mer Noire, tout comme à Kiev, la capitale. À Kiev, les électeurs ont été voter en nombre. Mais dans l'Est séparatiste, où les insurgés avaient prévenu qu'ils feraient tout pour empêcher le scrutin de se tenir, peu de bureaux de vote étaient ouverts dimanche matin. Dans le bastion rebelle de Donetsk, les rues étaient vides et la plupart des bureaux de vote sont restés portes closes.

Les violences continuent à l'Est

Jusqu'à la veille du scrutin, le gouvernement provisoire, né sur les barricades du Maïdan, théâtre du mouvement de contestation qui a chassé du pouvoir le président prorusse Viktor Ianoukovitch fin février, s'est mobilisé pour convaincre les Ukrainiens de l'importance d’élire un président "légitime".

Le Premier ministre, Arseni Iatseniouk, a ainsi appelé les électeurs à se rendre massivement aux urnes pour "défendre l'Ukraine". "Ce sera l'expression de la volonté des Ukrainiens de l'Ouest, de l'Est, du Nord et du Sud", a-t-il ajouté. Vendredi 23 mai, le président russe Vladimir Poutine, avait esquissé un geste d'apaisement en annonçant qu'il respecterait le "choix du peuple ukrainien" et travaillerait avec le nouveau président.

La fin de la campagne a été marquée par la recrudescence de combats dans la région de Donetsk, dans l’est du pays, où 26 personnes, en majorité des soldats ukrainiens, ont péri dans des affrontements entre séparatistes et forces loyales à Kiev. La ville de Sloviansk, bastion des insurgés armés prorusses, connait également des combats quotidiens.

Avec AFP