Des hommes armés ont attaqué dimanche soir le Conseil général national (CGN), le Parlement libyen, à Tripoli, et mis le feu à une partie du bâtiment. L'assaut aurait été mené par un ex-général à la retraite, Khalifa Haftar.
Le Conseil général national (CGN), l'équivalent du Parlement libyen, a été attaqué dimanche 18 mai au soir par des hommes armés fidèles à Khalifa Haftar. Cet ancien général à la retraite avait pris part à la révolte contre le régime de Mouammar Khadafi en 2011. Les députés ont dû être évacués et plusieurs voitures ont été endommagées, a constaté un journaliste de l'AFP. Une colonne de fumée s'élevait au dessus du CGN, après que les assaillants ont mis le feu à un bâtiment annexe.
"Ce sont des membres de l'Armée nationale libyenne" qui ont attaqué le bâtiment dans la capitale, a déclaré Mohamed al Hedjazi, porte-parole de l'ANL, créée par le général Haftar qui s'en est proclamé le chef. Les assaillants ont lancé un ultimatum au Conseil général libyen lui demandant de suspendre ses travaux et de remettre le pouvoir à un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution.
La Libye est en proie à l'anarchie depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition ne parvenant pas à contrôler les innombrables milices armées qui font la loi dans le pays.
Un ex-général en croisade contre les islamistes à Benghazi
Khalifa Haftar avait déjà lancé vendredi matin une opération contre des groupes islamistes de Benghazi, fief de nombreuses milices islamistes lourdement armées. Ces affrontements avaient fait au moins 79 morts et 141 blessés, selon le ministère de la Santé. Plusieurs officiers et militaires de la région orientale, y compris de l'armée de l'air, ont rejoint la force de Haftar qui s'autoproclame "Armée nationale libyenne".
Élu en juillet 2012 pour 18 mois, le CGN a provoqué la colère d'une grande partie de la population en décidant de prolonger son mandat jusqu'à décembre 2014. Sous la pression de la rue, il a cependant annoncé qu'il allait céder la place à un nouveau Parlement, dont la date d'élection n'a pas encore été fixée. Depuis fin avril, les locaux du CGN, sont régulièrement la cible d'attaques de groupes armés, comme celle perpétrée le 29 avril, lors de laquelle des députés avaient été blessés par balle.
Avec AFP