Dans la presse française vendredi 16 mai, une large place est faite aux élections européennes et notamment à la montée en puissance des partis populistes et euro-sceptiques. Retour aussi sur le protectionnisme économique français, cher à Arnaud Montebourg, renforcé par un décret publié jeudi.
En Une de "Libération", "La vague contre l’Europe" de partis populistes français, néerlandais, ou encore autrichiens, identitaires voire racistes, qui menacent de faire leur entrée en masse au Parlement européen. "Un raz-de-marée anti-européen et une abstention massive s’annoncent comme les principales données des élections" analyse François Sergent. Ces partis font de l’Europe la cause de tous les maux, chomage comme austérité, mais leurs différences de programme et d’histoire ne leur permettraient toutefois pas de constituer une alliance. Certains revendiquent l’héritage fasciste voire nazi, comme Aube dorée en Grèce, d’autres pas du tout ; certains veulent sortir de l’euro, d’autres le conserver sous conditions…
Pour "La Croix", les populistes sont également pénalisés par leur incapacité à trouver un leader. Marine le Pen s’y emploie en France, tout comme le britannique Nigel Farage, mais sa vision politique se rapproche plus de Nicolas Dupont-Aignan que de Marine Le Pen. Difficile donc, pour les populistes, de constituer un front commun.
L'un des thèmes de prédilection de ces partis populistes, l’immigration illégale, fait l'objet d’un reportage dans "Le Parisien", qui se rend en Grèce, plaque tournante des filières de passage de clandestins. Frontex, l’agence européenne chargée de surveiller les frontières de l’UE, a finalement une position ambiguë entre l'interception des migrants illégaux et le sauvetage des embarcations qui font naufrage.
Dans la presse française également, l’affaire Alstom et le décret publié jeudi, qui impose aux investisseurs étrangers d'obtenir une autorisation de l'État dans de nombreux secteurs économiques. Pour "Le Parisien/Aujourd’hui en France", "Montebourg joue les garde-frontières". Selon de nombreux analystes, ce regain de protectionnisme est une catastrophe pour l’attractivité de la France, comme l'explique Denys Payre, entrepreneur francais et candidat aux élections européennes. Même son de cloche dans "Libération", avec Laurent Bigorgne, directeur de l’institut Montaigne, qui juge cette décision "ni calibrée ni efficace".
"Le Figaro" revient aussi la croissance nulle en France au 1er trimestre 2014, annoncée par l’Insee. Un piège pour François Hollande explique le quotidien, selon qui le président a péché par optimisme en prédisant 1 % de croissance en 2014. Pour Gaëtan de Capèle , Francois Hollande, qui avait prophétisé l’inversion de la courbe du chomage, puis le retournement de la conjoncture, n’est plus du tout crédible aujourd’hui.