
Les forces régulières gouvernementales poursuivent leur "opération antiterroriste" dans l'est de l'Ukraine, notamment dans les bastions séparatistes. Reportage à Marioupol, où nos envoyés spéciaux ont assisté à quelques accrochages.
La crise en Ukraine s'apaisera-t-elle ? Sur le plan diplomatique, une désescalade semble possible, à la suite de l'appel lancé par le président russe Vladimir Poutine, mercredi 7 mai, de reporter le référendum prévu le 11 mai, sur la "déclaration d'indépendance" de Donetsk (est). Les séparatistes pro-russes doivent rendre leur décision, jeudi 8 mai.
En revanche, sur le terrain, la situation reste particulièrement tendue car Kiev, décidé à reprendre la main sur les séparatistes, poursuit son "opération antiterroriste" dans l'est du pays, avec toujours plus de fermeté.
Devant les grilles du commissariat de police de Marioupol, la cité portuaire située à 100 km au sud de Donetsk, plusieurs dizaines de personnes sont venues, mercredi, manifester leur colère. "Créature fasciste ! Espèce de canailles nazies !", scande la population aux forces spéciales appeleés en renfort pour mater les séparatistes.
"Ce qui se passe à Kiev est du fascisme"
La population est venue réclamer la libération de 15 activistes arrêtés par l'armée, lors de l'assaut mené la veille à l'Hôtel de Ville. D'après des témoins, les militaires ont abandonné les lieux après avoir détruit du matériel à l'intérieur de la mairie. Jeudi matin, des séparatistes, qui ont repris leur position, restent déterminés à lutter contre le pouvoir central de Kiev.
"Nous défendons nos droits, notre ville et nos enfants, affirme l'une d'entre elle. Nous sommes contre le fascisme. Ce qui se passe à Kiev en ce moment est du pur fascime. il suffit de regarder qui est arrivé au pouvoir et comment ils y sont arrivés."
Des tirs de sommation ont rententi devant le commissariat. En quelques minutes, les militaires ont dispersé la foule et évacué les prisonniers du lieu. Une sortie pacifique de cette crise semble donc encore loin.