
Malgré son image de "parti de blancs", l'Alliance démocratique, dirigé par Helen Zille, a fait de la diversité un de ses arguments de campagne en Afrique du Sud. Le parti est créditée de 20% des intentions de vote aux législatives de mercredi.
Elle reste la voix et le visage incontournable de l’Alliance démocratique. Helen Zille a fait de son parti la première force d'opposition en Afrique du Sud. Même si son image de "parti de blancs" - volontiers brocardée par le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir - lui colle à la peau, elle a réussi à fédérer les autres minorités, indienne et métisse, et s'attaque à l'électorat noir avec de jeunes dirigeants ambitieux.
"Je ne suis pas pour la manipulation de l'image. Ce que je veux, c'est refléter la réalité. Et la réalité de l'Alliance démocratique, c'est que nous sommes le parti politique avec le plus de diversité que l'Afrique du Sud ait jamais eu", explique-t-elle à FRANCE 24.
Dans cette campagne, Helen Zille donne donc la priorité aux nouveaux leaders du parti. Lindiwe Mazibuko dirige l'opposition au Parlement et assure que les mentalités sont en train d'évoluer : "Les gens en ont marre de la corruption. Ils veulent un gouvernement propre, qui prenne ses responsabilités et ils savent qu'on peut leur offrir ça".
L'Alliance démocratique séduit de plus en plus de mécontents. Parmi eux, Pulishwa Marman, une conseillère municipale à Khayelitsha, un township de la banlieue du Cap. "Les membres du parti étaient stigmatisés. Ma mère avait très peur mais je lui ai dit 'C'est mon choix et c'est mon droit de rejoindre n'importe quel parti en Afrique du Sud’", explique cette femme.
Un choix que certains ne comprennent pas. Accusée de trahison, une autre élue Vuyokazi Matanzima a été attaquée et frappée par des militants de l’ANC en février dernier. Elle n'a pas été découragée pour autant : "Il faut changer cette mentalité selon laquelle l'Alliance, c'est pour les blancs. Je suis ici pour changer ça."
La route est encore longue pour que l'Afrique du Sud abandonne l’ANC, le parti de Nelson Mandela, décédé en décembre 2013. Mais l’opposition, créditée de 20% des voix lors des élections législatives, continue à progresser.