Trois semaines après son arrivée à la tête du gouvernement, Manuel Valls va vivre mardi une épreuve du feu à l'Assemblée avec le vote de son plan d'économies. Malgré une fronde de députés PS, le Premier ministre devrait obtenir une majorité.
Le Premier ministre Manuel Valls espère sortir gagnant, mardi 29 avril, d'un vote à l'Assemblée nationale sur le programme de stabilité qu'il a présenté pour 2014-2017 et qui prévoit 50 milliards d'euros d'économies. Bien qu'il ne soit que consultatif, il s'apparente à un vote de politique générale tant les critiques ont été fortes au sein de la majorité socialiste contre les économies préconisées.
"C’est un moment important. Déterminant même. C’est un moment de vérité", a d’ailleurs expliqué le chef du gouvernement dans une lettre adressée, lundi 28 avril, aux députés socialistes. Pour tenter de calmer une partie de ces derniers qui menaçaient de s’abstenir, Manuel Valls a annoncé une série de mesures de compromis. Sans remettre en cause le volume d’économies, il a accepté d’épargner les retraites inférieures à 1200 euros, alors qu’initialement seules les retraites inférieures au minimum vieillesse (792 euros) n’étaient pas concernées. Il a aussi déclaré que le gel du point d’indice des salaires des fonctionnaires "fera l’objet d’un réexamen chaque année" en fonction des performances économiques de la France.
Concernant le plan pauvreté qui prévoit une hausse du RSA, le Premier ministre a également assuré qu’il sera bien appliqué au 1er septembre 2014 et non renvoyé à septembre 2015 comme prévu initialement. Il a aussi confirmé une "mesure fiscale de soutien aux ménages", déjà promise lors de son discours de politique générale.
Un vote encore incertain
À quelques heures du vote, le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, s'est d’ailleurs dit "confiant dans la majorité et dans la nature de la majorité", de gauche, que le gouvernement obtiendra. Alors que bureau national du PS a adopté lundi soir une résolution de soutien au programme de stabilité, ces annonces paraissent en effet avoir calmé un certain nombre de frondeurs qui s’inquiétaient notamment de l’impact de la réduction des dépenses publiques sur la reprise de la croissance. "Notre demande de justice sociale a été entendue", s’est ainsi félicité le député de Saône et Loire Thomas Thévenoud. "Dès lors que le gouvernement a revu sa copie, je voterai pour son projet", a aussi réagi le député du Lot-et-Garonne, Matthias Fekl.
Malgré ces concessions, une vingtaine de députés pourraient quand même s’abstenir : des membres de l’aile gauche, des chevènementistes ou des proches de Martine Aubry comme Christian Paul. Ce dernier a reconnu "quelques avancées", mais si "le Premier Ministre au lendemain de cette lettre ne va pas au-delà, il n’y a pas de raison suffisante pour changer de position".
Manuel Valls ne pourra pas non plus compter sur la majorité des écologistes qui oscillent entre abstention et votre contre, tout comme le Front de Gauche. Le locataire de Matignon bénéficiera toutefois d’une "abstention d’encouragement" d’une majorité de 29 députés UDI et d’une poignée d’UMP.
Avec AFP