De nouvelles mesures pour sanctionner les "actes de provocation" de la Russie en Ukraine ont été prises, lundi 28 avril, par les États-Unis et l'Union européenne. Le Kremlin a d'ores et déjà fait savoir qu'il "répondrait" à ces sanctions.
Les Occidentaux ont durci le ton. Washington a mis ses menaces à exécution en décrétant, lundi 28 avril, de nouvelles sanctions contre sept responsables russes, dont deux proches de Vladimir Poutine, ainsi que 17 entreprises liées au président, en représailles à ce qu'ils ont qualifié "d'actes de provocation" en Ukraine.
Les personnes sanctionnées, dont l’identité n’a pas été dévoilée, sont notamment frappées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de visa pour se rendre aux États-Unis. Parmi les personnes ciblées, figure le directeur du géant du pétrole Rosneft, Igor Setchine.
itWashington va également revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements high-tech qui pourraient avoir un usage militaire, a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué publié à Manille, où le président Barack Obama est en visite officielle.
Parmi les entreprises sanctionnées, on peut citer Avia Group Limited, les banques Severny Morsoy, InvestCapital, SMP et Sobin, ainsi que les sociétés Transoil, Volga Resources Group et Zest Leasing.
Des proches de Poutine visés par des sanctions
De leur côté, les pays de l'Union européenne sont également parvenus lundi 28 avril à un accord préliminaire sur l'ajout de 15 noms à la liste des personnalités visées par des sanctions, a-t-on appris auprès de diplomates. Le chef d'état-major de l'armée russe et le patron du renseignement militaire en font partie. Igor Sergun, directeur de la direction générale du renseignement de l'état-major des forces armées russes, est aussi visé. De même que deux vice-présidents de la Douma, Sergei Neverov et Ludmila Shvetsova.
L'UE sanctionne par ailleurs des meneurs du mouvement pro-russe dans l'est de l'Ukraine, comme Valeriy Bolotov, German Prokopiv et Andriy Purgin, ce dernier étant présenté comme le "chef de la République de Donetsk" qui a "coordonné les actions des 'touristes russes' dans cette ville", selon le JO de l'UE.
Par ailleurs, 48 Russes et Ukrainiens pro-russes, dont des habitants de Crimée, sont visés par des gels d'avoirs et d'interdiction de visa d'entrée dans l'UE. Selon des sources diplomatiques, la liste - qui comprend désormais 48 noms - pourrait continuer à s'allonger dans les prochaines semaines si la crise s'aggravait.
Pour Moscou, les Etats-Unis ressucitent le "rideau de fer"
La Russie a fait savoir qu'elle comptait "répondre" à ces nouvelles sanctions. "Bien sûr, nous allons répondre", a déclaré lundi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, aux agences russes. "Nous sommes certains que cette réponse aura un effet douloureux pour Washington", a-t-il ajouté.
Mardi 29 avril, Sergueï Riabkov a réagi aux sanctions des États-Unis qui interdisent le transfert de technologie, les accusant de "ressuciter la politique du rideau de fer": "Cela frappe nos entreprises et nos secteurs de hautes technologies. C'est le retour du système créé en 1949, quand les pays occidentaux avaient abaissé le Rideau de fer sur les livraisons de hautes technologies à l'URSS et à d'autres pays", a déclaré Sergueï Riabkov sur le site Gazeta.ru.
Avec AFP et Reuters