
Pour la troisième fois en à peine un mois, la capitale colombienne change de mains. Gustavo Petro a retrouvé mercredi son siège de maire grâce à un décret du président Juan Manuel Santos. Mais l'édile fait toujours l'objet de poursuites judiciaires.
Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé mercredi 23 avril avoir rétabli dans ses fonctions le maire de Bogota, l'ancien guérillero Gustavo Petro, destitué en mars, suivant une décision prise la veille par un tribunal de la capitale.
"Les lois, les juges, m'ordonnent de restituer le maire Petro (dans ses fonctions) et j'ai signé le décret correspondant", a déclaré M. Santos à la presse.
"Cette décision n'est que l'application de la loi, je n'ai pas d'alternative, cela peut plaire à certains, pas à d'autres", a poursuivi le président de centre droit.
Selon la décision de justice rendue mardi 22 avril, quand M. Santos a avalisé en mars la destitution de M. Petro, il n'a pas tenu compte des réserves formulées par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).
L'accusation a toutefois annoncé mercredi son intention de faire appel dès le lendemain de cette décision.
Des marchés publics suspects
Symbole de la gauche en Colombie, l'ex-maire de Bogota, qui se dit victime de persécution, avait été frappé fin 2013 par une mesure de destitution, assortie d'une inéligibilité de 15 ans, pour une passation de marché considérée illégale, prononcée par la "Procuraduria", autorité administrative chargée de contrôler les activités des élus. La mesure avait été actée le 19 mars par le président colombien Santos.
Élu en 2012 pour un mandat de quatre ans, il avait remis dans le giron public la gestion des ordures ménagères auparavant confiées à une entreprise privée.
Après cette sanction, M. Petro, 54 ans, a déposé des recours devant plusieurs juridictions, y compris la CIDH et la Conseil d'État colombien, qui en a pour sa part rejeté certains mais qui doit encore se prononcer sur la nullité de la sanction administrative à son encontre.
"Ils ne le jugent pas pour des faits de corruption. Il s'agit d'un combat politique d'une partie du secteur économique qui avait accaparé le marché", a commenté l'avocat Luis Eduardo Parra, membre de l'équipe de défense de M. Petro.
Lundi, le président Santos avait nommé comme maire intérimaire de Bogota, métropole de plus de sept millions d'habitants, Maria Mercedes Maldonado, membre du cabinet de M. Petro.
Avec AFP