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Dans une interview accordée à la chaîne BeIN Sport, le président de la Fédération internationale de football (Fifa) Sepp Blatter a rejeté la responsabilité de son sport dans la mort d'ouvriers sur les chantiers du Mondial-2022 au Qatar.

Pour Sepp Blatter, le président de la Fédération internationale de football (Fifa), les instances du ballon rond ne sont pas responsables des centaines de morts sur les chantiers des stades pour le Mondial-2022 au Qatar. Dans une interview diffusée dimanche 20 avril sur la chaîne sportive BeIN Sport, il rejette la faute sur les entreprises qui emploient ces ouvriers.

"Les ouvriers sont morts à cause du football ? Les ouvriers sont morts parce que l’organisation du travail est mal faite. D’ailleurs on a construit un seul stade pour le moment et il n’est même pas fini. […] Ce n’est pas vrai, ce n’est pas à cause du football", a affirmé le président de la Fifa.

"C’est parce qu’ils font de nouvelles infrastructures, ils ont été dépassés par le nombre d’ouvriers qui sont venus", a-t-il ajouté, en référence aux travailleurs venus de pays asiatiques et notamment du Népal. "Il faut aussi demander la responsabilité aux grandes entreprises européennes qui travaillent là-bas, car elles sont responsables de leurs ouvriers."

Alors que près de 1 200 ouvriers népalais et indiens auraient déjà péri en deux ans sur les chantiers, la Confédération syndicale internationale a estimé, dans un rapport publié en mars, que si les conditions de vie et de travail ne changeaient pas, plus de 4 000 ouvriers pourraient mourir d’ici l’ouverture du Mondial en 2002.

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Sepp Blatter s’est également exprimé sur l’autre dossier sensible de cette Coupe du monde : le climat. Il a réaffirmé qu’il était favorable à ce qu’elle se déroule en fin d’année, en hiver, pour éviter les fortes chaleurs de l’été.

"La meilleure date serait la fin d’année, il faut quand même rester un peu réaliste. Pour moi, si on change et on va changer, parce qu’on ne peut pas jouer en état, bien que le Qatar insiste, on doit jouer en hiver à la fin de l’année", a-t-il expliqué.

Interrogé sur le port du voile par les footballeuses, désormais autorisé par la Fifa, il a assuré que la Fédération française devait se soumettre à ce règlement : "La Fédération [française] de football fait partie de la Fifa. L’International football association board sont les gardiens de la loi du jeu. Si les gardiens de la loi du jeu disent que les filles peuvent porter un voile, la Fédération française ne peut pas dire que non. Ils n’ont pas le choix".

Avec AFP