Après une fusillade meurtrière à Sloviansk, dans l’est de l’Ukraine, le maire autoproclamé de la ville, contrôlée par les séparatistes pro-russes, a demandé à Moscou d’envoyer des troupes pour protéger la population.
La tension monte d'un cran à Sloviansk, dans l’est de l’Ukraine. Alors qu’une fusillade meurtrière a eu lieu le jour de Pâques, le maire autoproclamé de la ville en appelle au président russe Vladimir Poutine pour assurer la protection de la population locale.
"Nous vous demandons d’étudier au plus vite la possibilité d’envoyer des forces de maintien de la paix pour défendre la population contre les fascistes", a déclaré Viatcheslav Ponomarev au cours d’une conférence de presse, s’adressant à Moscou. Le maire a également annoncé avoir décrété un couvre-feu dans cette ville totalement contrôlée par les séparatistes pro-russes depuis une semaine.
Cinq morts dans une fusillade
Selon lui, trois militants pro-russes et deux attaquants ont été tués près d'un barrage érigé par des insurgés dans le village de Bilbasivka, à 18 kilomètres à l'ouest de Sloviansk. "Quatre voitures sont arrivées près de notre barrage vers 1 heure du matin. Nous avons voulu les contrôler, ils ont alors ouvert le feu sur nous à l'arme automatique", a déclaré à l'AFP un militant pro-russe cagoulé, Vladimir, 20 ans, qui affirme avoir été sur les lieux à ce moment.
Les attaquants étaient une vingtaine et sont partis quand des renforts sont arrivés, a ajouté ce militant, faisant état de trois morts et de quatre blessés dans son camp. Il s'agit des premiers morts en Ukraine dans des affrontements depuis l'attaque, jeudi dernier, d'une caserne militaire ukrainienne par des inconnus à Marioupol.
itInsurgés et nationalistes s'accusent mutuellement
Après cette fusillade, la Russie a dénoncé une attaque des nationalistes ukrainiens contre des "civils innocents". "La Russie est indignée par cette provocation qui témoigne du manque de bonne volonté de la part des autorités de Kiev pour désarmer les nationalistes et les extrémistes", a affirmé le ministère des Affaires étrangères.
De leur côté, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont accusé la Russie d’avoir mis en scène cet incident. "Des délinquants armés et des saboteurs qui terrorisent la population locale autour de Sloviansk [...] ont opté pour une provocation cynique", a déclaré le SBU dans un communiqué. Ils précisent également qu'aucun groupe n'était présent sur les lieux "en dehors de saboteurs et de criminels soutenus et armés par des membres du GRU russe", la direction des renseignements des forces armées russes.
Ces heurts interviennent trois jours après la signature à Genève d'un accord entre Russes, Ukrainiens et Occidentaux, en vue d'une désescalade dans la crise ukrainienne. C'est également le jour de la Pâques, principale fête des orthodoxes, à l'occasion de laquelle le patriarche de Kiev a dénoncé l'"ennemi" russe, qui est "du côté du mal".
L'est de l’Ukraine est actuellement le théâtre d’une opération menée par le gouvernement pro-européen, qui vise à désarmer les militants pro-russes et libérer les bâtiments qu'ils occupent.
Avec AFP