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Étape cruciale des élections législatives en Inde

Les Indiens se rendent aux urnes, jeudi, pour la plus importante phase de vote des élections législatives. La bataille électorale oppose le parti nationaliste hindou, donné favori, au Parti du Congrès de la dynastie Gandhi.

C’est une étape clé dans la bataille qui oppose le parti nationaliste hindou, donné favori, au Parti du Congrès de la dynastie Gandhi. L'Inde a ouvert, jeudi 17 avril, la plus importante phase de vote des élections législatives où 121 circonscriptions sont en jeu.

Près de 200 millions d'électeurs, soit un quart des 814 millions d'électeurs, sont appelés à se rendre aux urnes dans 12 États pour cette sixième phase d'un marathon électoral qui s'achèvera le 12 mai, avant l'annonce des résultats le 16 mai. "C'est une élection très importante qui va décider de l'avenir du pays, de l'idée que l'on se fait de l'Inde et de sa philosophie", a estimé auprès de l'AFP Nandan Nilekani, co-fondateur du géant de l'informatique Infosys et candidat pour la première fois à ces élections à Bangalore (sud).

Bangalore, une ville décisive

Nilekani se présente avec l'étiquette du parti du Congrès dans la capitale de la haute technologie en Inde, où l'inflation, la corruption et le ralentissement de la croissance sont considérés comme les enjeux principaux. "Je suis touché par la réaction des électeurs à Bangalore, en particulier les jeunes et ceux qui votent pour la première fois, qui se rendent en nombre dans les bureaux de vote de la ville", a-t-il ajouté.

Bangalore, qui abrite les locaux de Google et Microsoft, est une ville cruciale dans le duel entre le Congrès et le Bharatiya Janata Party (BJP) du candidat nationaliste hindou Narendra Modi.

En début de semaine, un sondage a donné pour la première fois une majorité absolue des 543 sièges du parlement au BJP et à ses alliés.

Le parti du Congrès, dirigé par Sonia Gandhi et qui domine le paysage politique depuis l'indépendance, est donné perdant, usé par dix ans de pouvoir, des scandales de corruption à répétition et une économie au ralenti.

"Modi ne perd pas et ne meurt pas"

Face aux mauvais sondages, Sonia Gandhi a durci ses critiques contre Modi lors d'un meeting, mercredi 16 avril, estimant qu'il était un risque pour la tradition laïque de l'Inde et représentait "une combinaison dangereuse de fanatisme religieux, de pouvoir et d'argent".

Modi, le leader du BJP, a riposté dans la soirée en estimant que la famille Gandhi avait comme "seule obsession d'abattre Modi". "Mais Modi ne perd pas et ne meurt pas", a-t-il dit, parlant de lui à la troisième personne, cité par des médias indiens.

Il a par ailleurs refusé de demander pardon pour les émeutes sanglantes qui ont ensanglanté en 2002 le Gujarat, l'État qu'il dirige depuis 2001. Plus de 1 000 personnes ont été tuées dans ces violences, essentiellement des musulmans, et l'inaction des forces de l'ordre est reprochée à Modi.

Les musulmans "m'adorent"

"Si je suis coupable, pendez-moi sur la place de la ville", a-t-il réagi dans un entretien à une chaîne de télévision. Dans la ville sainte de Varanasi, où le leader du BJP se présente, les musulmans "m'adorent quand ils me rencontrent", a-t-il ajouté.

Modi, qui fait campagne sur la relance de l'économie, a estimé que le BJP ferait son "meilleur" score lors de ces élections tandis que le Congrès "inutile et corrompu" connaîtrait sa "pire" défaite.

Par ailleurs, dans l'État du Chhattisgarh (centre), où une attaque de rebelles maoïstes a tué 14 personnes le week-end du 12-13 avril, le scrutin a été marqué par une nouvelle attaque à la bombe contre une ligne de chemin de fer dans le district de Bokaro, qui a interrompu la circulation des trains sans faire de victime, selon l'agence de presse PTI.

Avec AFP