Alors que Kiev est impuissante face aux pro-russes qui se sont emparés de blindés dans l'est de l'Ukraine, des pourparlers ont lieu jeudi à Genève. Une réunion "très importante" selon Vladimir Poutine, qui s'est exprimé jeudi à la télévision russe.
Une réunion se tient à Genève pour donner une chance à la diplomatie dans la crise ukrainienne. Les ministres des Affaires étrangères d’Ukraine, de Russie, de l’Union européenne et des États-Unis se retrouvent jeudi 17 avril sur les bords du lac Léman.
À son arrivée à Genève, le chef de la diplomatie ukrainienne Andrii Dechtchitsia a jugé qu’il était encore temps de négocier pour faire baisser la tension. "Je pense qu’il est encore possible de parvenir à une désescalade par des moyens diplomatiques", a-t-il déclaré. "Et nous faisons tout notre possible, pas seulement l’Ukraine, mais aussi les États-Unis. Le temps n’est cependant plus à l’expression de l’inquiétude mais à la recherche d’une réponse plus concrète et adéquate aux projets et aux actes de la Russie."
Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk s'est montré moins confiant. "Je n'ai pas d'espoirs démesurés concernant cette rencontre parce que je ne fais pas confiance à la partie russe", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse Interfax Ukraine. "La Russie fait tout pour faire monter la tension, occuper des territoires [ukrainiens] et se livrer à des provocations", a-t-il poursuivi.
Kiev accuse Moscou de soutenir financièrement et militairement les séparatistes, comme ce fut le cas en Crimée, jusqu’au référendum sur le rattachement de la péninsule à la Fédération russe. "Nous voulons que la Russie retire ses troupes et qu’elle cesse de soutenir les activités terroristes dans l’est de l’Ukraine", a dit clairement le chef de la diplomatie ukrainienne.
Vladimir Poutine s'adresse au peuple russe
Étant donné le niveau de tension entre la Russie et l’Ukraine, la "désescalade" reste une gageure. Mais Vladimir Poutine, qui s’adressait aux Russes jeudi 17 avril lors de sa séance de questions-réponses annuelle face à la presse, a lui-même souligné l’importance de la réunion quadripartite de Genève. Dans son allocution télévisée, le président russe a déclaré que la seule issue pour le pouvoir ukrainien était le "dialogue" et non le recours à la force. Il a appelé Kiev à s'asseoir à la table des négociations avec les représentants de la communauté russophone.
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Mais après ces appels au dialogue, Vladimir Poutine a rapidement durci le ton, en déclarant qu'il "espèrait fortement" ne pas avoir à envoyer l'armée russe en Ukraine. Quant aux affirmations sur l'implication de forces russes dans les troubles, "tout cela n'est que foutaises", a-t-il ajouté.Il exige également "des garanties" sur les droits des russophones dans l'est de l'Ukraine et indique que la Russie fera tout son possible pour aider cette population à défendre ses droits.
Le président russe a une nouvelle fois accusé les autorités pro-occidentales de Kiev d’avoir aggravé la situation, en envoyant l’armée dans l’est du pays. Selon lui, l es autorités ukrainiennes mènent le pays vers "le gouffre".
Les tensions se poursuivent à l’est
Sur le terrain, des troupes russes sont toujours positionnées à la frontière orientale de l’Ukraine. Et les autorités de Kiev ne parviennent pas à reprendre le contrôle des villes de l’est du pays, où les séparatistes pro-russes se sont emparés de plusieurs bâtiments officiels ainsi que de six véhicules blindés de l'armée ukrainienne.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, trois miliciens pro-russes ont été tués dans une fusillade, alors qu'ils tentaient d'investir une base de la garde nationale ukrainienne dans la ville de Marioupol, près de la mer d'Azov. "Selon les premières informations, trois assaillants ont été tués, treize ont été blessés et 63 arrêtés", a écrit sur Facebook le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov.
Avec AFP et Reuters