Les secouristes de la marine sud-coréenne ont repris les recherches, jeudi, à bord du ferry qui a chaviré mercredi. L'espoir est mince, 24 heures après le naufrage, de retrouver des survivants parmi les près de 300 personnes portées disparues.
À chaque heure qui passe, les espoirs s’amenuisent. Les secouristes redoublaient donc d'efforts jeudi 17 avril au matin pour retrouver des survivants, au lendemain du naufrage d'un ferry au large de la côte méridionale de la Corée du Sud. Près de 300 personnes sont toujours portées disparues, sur les 475 qui étaient à bord du Sewol quand le navire a chaviré, ont indiqué jeudi les garde-côtes.
Les secours espèrent encore trouver des survivants dans des poches d'air et chaque heure compte. Mais un responsable des recherches, Cho Yang-Bok, a prévenu : "il y a peu de chance" que quelqu'un piégé dans le navire ait pu survivre dans une poche d'air, plus de 24 heures après le naufrage.
Parmi les passagers, 340 étaient des lycéens et des enseignants d’un seul et même établissement de la banlieue de Séoul, qui se rendaient en voyage scolaire sur l’île de Jeju, à une centaine de kilomètres au sud de la péninsule coréenne.
Les sauveteurs ont travaillé toute la nuit à la lumière de projecteurs puissants, mais la force des courants et la visibilité réduite sous l'eau ont empêché les plongeurs de pénétrer dans l'épave immergée. Trois grues géantes ont été déployées sur le site pour essayer de redresser l'épave.
Rumeurs et désinformations
De nombreuses familles sont arrivées à Jindo, où le manque d’informations précises alimente rumeurs et espoir, malgré le fatalisme ambiant. Le Premier ministre Chung Hong-won, qui s'est rendu sur place, n’a pas su les rassurer : il a été reçu par des cris et des sifflets de parents. Six corps ont déjà été retrouvés : trois lycéens, un professeur, une femme membre d'équipage et une personne non identifiée. Les sauveteurs pensent que les passagers se sont retrouvés piégés, incapables de remonter le long des coursives lorsque le bateau a basculé vers le fond de la mer.
Sur des images vidéo prises depuis la mer, lors du naufrage, des passagers terrifiés, en gilet de sauvetage, grimpent dans des canots de sauvetage alors que l'eau recouvre peu à peu le pont et que le ferry glisse doucement vers le fond. D'autres se jettent à l'eau et sont récupérés par des sauveteurs, notamment des équipages de bateaux de pêche, les premiers arrivés sur les lieux.
Circonstances de l’accident
Le Sewol, un bateau de 6 825 tonnes, a sombré mercredi matin, vers 9 heures (minuit GMT) à une vingtaine de kilomètres de la côte sud, dans une zone maritime émaillée d'îles. Les causes de l'accident ne sont pas connues mais des témoignages de passagers laissent entendre que le ferry a heurté le fond.
Les rescapés ont également indiqué que l'équipage leur avait donné l'ordre de ne pas bouger de leurs sièges après le choc. "Nous avons attendu 30 à 40 minutes", a raconté un lycéen. "Et puis (le ferry) a basculé, tout le monde s'est mis à hurler et à essayer désespérément de sortir de là".
L'ampleur du drame a stupéfait la Corée du Sud, pays riche et moderne, qui pensait avoir relégué dans le passé ce type de catastrophes. Un accident d'autant plus cruel que nombre de victimes sont des adolescents.
Avec AFP et Reuters