
Favorables à la réforme territoriale voulue par François Hollande, les présidents de Bourgogne et de Franche-Comté ont décidé lundi d'engager leurs deux régions vers une fusion, afin de "créer les cadres de la croissance et de l'emploi".
Le 14 janvier, François Hollande avait "invité" les régions françaises à se "rapprocher". C’est bientôt chose faite entre la Bourgogne et la Franche-Comté. Les présidents des deux territoires ont décidé, lundi 15 avril, de s'engager vers une fusion, lors d'une conférence de presse commune à Besançon. Une première en France depuis l'annonce des réformes territoriales par Manuel Valls.
"Pour la Franche-Comté et la Bourgogne, nous avons la perspective d'un développement commun, afin de construire l'avenir dans un monde qui change", a déclaré Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Franche-Comté, espérant ainsi créer un "territoire qui pèse en France et en Europe".
La France "meurt de ses rigidités"
Marie-Guite Dufay et son homologue en Bourgogne François Patriat, tous deux socialistes, espèrent parvenir, à terme, à une "fusion des deux collectivités". Les exécutifs pourraient s'associer à la fin du prochain mandat, en 2021.
Si la coopération des deux régions est déjà engagée depuis plusieurs années au niveau de leurs hôpitaux et de leurs universités, il reste en revanche des opportunités de rapprochement sur le plan économique. L’ambition des deux responsables de région est donc d'être "plus attractif" afin de "créer les cadres de la croissance et de l'emploi".
Cette fusion mettrait fin à l’actuel "mille-feuille territorial" qui "n’est pas simple", reconnaissent les deux élus. "S'il était efficace, ça se saurait", a ajouté le sénateur de la Côte-d'Or, estimant que la France "meurt de ses rigidités, de ses complexités et de ses conservatismes."
"Soit on y va maintenant, en espérant une petite compensation financière, soit on ne fait rien et en janvier 2017 la loi tombera" et "nous pourrions disparaître, a renchérri François Patriat, redoutant un "possible démantèlement" des deux régions.
Vers la perte de l’identité des régions ?
Soucieux de rassurer les administrés, qui craignent de voir se perdre l’identité de leur région, les deux élus socialistes se sont montrés rassurants. Une "organisation administrative plus efficace pour envisager l'avenir ne veut pas dire une perte d'identité de nos régions, au contraire, un partenariat très fort pourrait arrêter le départ de certains sièges (d'entreprises et d'organisations) à Dijon", a par ailleurs estimé Marie-Guite Dufay.
Certains élus de l’opposition sont en revanche moins confiants. Jacques Grosperrin, conseiller régional UMP de Franche-Comté et ancien candidat à la mairie de Besançon, a souhaité, pour sa part, un référendum en Franche-Comté avant de s'engager plus loin avec la Bourgogne. "Besançon ne peut devenir la sous-préfecture de Dijon sur simple diktat de Paris", a-t-il estimé dans un communiqué.
Avec AFP