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La campagne électorale s'achève, Bouteflika accuse son rival de violences

La campagne électorale pour l'élection présidentielle algérienne du 17 avril s'est achevée dimanche soir, après des échanges violents entre le président sortant Abdelaziz Bouteflika et son principal rival Ali Benflis.

La campagne électorale pour l'élection présidentielle en Algérie est close. Elle s'est achevée dimanche après des échanges d'une rare violence, le président sortant Abdelaziz Bouteflika accusant de "terrorisme" son principal rival Ali Benflis, qui n'a cessé de dénoncer les risques de fraude.

  Les Algériens sont appelés aux urnes le 17 avril pour élire leur président au cours d'un scrutin a priori sans surprise, M. Bouteflika apparaissant comme le grand favori malgré ses ennuis de santé qui l'ont empêché de mener lui-même campagne.
Absent de la campagne en raison de son état de santé précaire, M. Bouteflika y a apporté samedi soir un ton tout à fait inattendu lors d'une audience accordée au chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Garcia-Margallo. D'une voix faible, selon les images diffusées par la télévision, il a accusé M. Benflis d'avoir appelé à la violence, osant même le terme de "terrorisme".
"Qu'un candidat vienne menacer les walis (préfets) et les autorités", en disant "de faire attention à leurs familles et à leurs enfants en cas de fraude, cela veut dire quoi", a déclaré M. Bouteflika devant son hôte.
C'est "du terrorisme à travers la télévision", a-t-il souligné, observant en français que la campagne avait parfois "manqué d'élégance".
La fraude, "un mal incurable"
M. Benflis, qui avait réuni ses partisans à Rouiba, à l’est d'Alger, a dénoncé de son côté "des menaces et des campagnes de dénigrement qui ne trompent plus personne". "La fraude est haram (illicite). Le faux et usage de faux est haram. Je m'adresse aux walis, aux chefs de daïras (sous-préfets) : vous avez de la famille, pensez à la préserver", avait-il dit.         
"Soyez vigilants", avait également lancé M. Benflis à l'adresse des électeurs. "Ceux qui se sont habitués à spolier la parole du peuple, à détourner sa volonté, veulent garder leurs vieilles habitudes de la fraude", avait-il insisté.
La fraude est un serpent de mer de tous les rendez-vous électoraux en Algérie. Un ancien préfet vient d'ailleurs de confesser l'avoir pratiquée par le passé à la demande de sa hiérarchie. Les révélations "fracassantes" de cet ancien responsable "ont choqué l'opinion démocratique", s'est révolté dimanche le quotidien "El Watan" en évoquant un "mal incurable".
Dès le début de la campagne, M. Benflis, ancien Premier ministre connaissant les rouages de l'administration, a prévenu que la fraude serait son "principal adversaire" le 17 avril. Pour lui, la fraude fut le "vainqueur" et la démocratie "la perdante" de la présidentielle de 2004 dont il était sorti humilié avec seulement 6 % des voix, deuxième derrière M. Bouteflika qui en avait recueilli 85 % dès le premier tour.