
Une vingtaine de militants d’un groupe sécessionniste de la Vénétie, en Italie, ont été interpellés mercredi par les forces de l’ordre italiennes. Ils travaillaient à l’élaboration d’un char de combat afin de lancer un assaut sur la place Saint-Marc.
Mercredi 2 avril, 22 militants pour la sécession de la Vénétie, dans le nord-est de l’Italie, ont été interpellés par les forces de l’ordre italiennes. Ce groupe, qui prévoyait des actions violentes, travaillait à la construction d’un char d’assaut artisanal.
Ces personnes, ainsi que deux autres qui se trouvent aux arrêts domiciliaires, sont soupçonnées de "terrorisme, fabrication et détention d'armes de guerre", révèle un communiqué des carabiniers (gendarmes) italiens. En Italie, ces délits sont passibles d'une peine de 15 ans de réclusion.
Les accusés sont notamment soupçonnés d’avoir tenté de transformer un tractopelle en char blindé en y ajoutant des protections métalliques ainsi qu'une tourelle avec une arme. Leur travail n’était pas terminé lorsqu’ils ont été interpellés.
L'organisation sécessionniste, appelée l'Alliance, regroupait des séparatistes de la Vénétie, de la Lombardie et de la Sardaigne. Sa base logistique était située à Casale di Scodosia, un village de 5 000 habitants situé à environ 90 km au sud-ouest de Venise. C’est dans cette localité qu’a été saisi le "char".
Un parlementaire arrêté
Certains membres de l'Alliance "ont œuvré pour trouver des armes légères à travers des contacts avec la criminalité albanaise", ont par ailleurs affirmé les carabiniers. Ils prévoyaient de réaliser une opération d’envergure sur la place Saint-Marc à Venise "avec l'implication de centaines de personnes, dont certaines armées".
Parmi les 24 personnes concernées, deux sont issues des "Serenissimi". Ce groupe indépendantiste s’était "illustré" en 1997 à travers l’occupation symbolique de la place Saint-Marc à Venise, durant deux jours. Déjà, à l’époque, ils réclamaient l'indépendance de la Vénétie.
"L'association l'Alliance avait comme référence le programme des Serenissimi avec des modalités plus agressives et violentes", expliquent les carabiniers. Selon ces derniers, les sécessionnistes avaient déjà prévu l'ouverture d'"ambassades" dans "des pays amis comme la Serbie et la Suisse afin d'obtenir une reconnaissance internationale".
Parmi les personnes arrêtées figure également l’ex-parlementaire et ancien membre du parti autonomiste de la Ligue du Nord Franco Rocchetta, qui a notamment organisé un référendum sur la Vénétie. "Si l'État centraliste pense faire peur et faire taire des hommes comme Rocchetta, il se trompe complètement", a commenté le député européen membre de la Ligue du Nord, Antonio Borghezio.
Avec AFP