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Arbitrage Tapie : face à face entre Lagarde et son ex-directeur de cabinet

La directrice du FMI, Christine Lagarde, est confrontée mercredi à son ex-directeur de cabinet à Bercy, Stéphane Richard, qui entend mettre l'ex-ministre de l'Économie "face à ses contradictions" dans l'enquête sur l'arbitrage Tapie.

Il s’agit de la troisième visite de Christine Lagarde à la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre de l’arbitrage Tapie. L’actuelle patronne du Fonds monétaire international (FMI) est confrontée, mercredi 19 mars à Paris, à son ex-directeur de cabinet à Bercy, Stéphane Richard. Celui-ci entend mettre l'ex-ministre de l'Économie "face à ses contradictions" dans l'affaire Tapie et se dit “très serein”, selon son entourage.

Habilitée à enquêter et à juger les faits commis par des ministres dans l'exercice de leur fonction, la CJR a placé Christine Lagarde sous le statut de témoin assisté en mai 2013. Elle avait alors échappé à une mise en examen, qui l'aurait sans doute contrainte à quitter ses fonctions au FMI. Depuis, l'institution internationale a toujours assuré Christine Lagarde de son soutien.

"Différence de traitement"

Une "différence de traitement" que, selon son entourage, "n'a jamais compris" Stéphane Richard, actuel PDG d'Orange, qui fait partie des cinq mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" dans le volet non ministériel du dossier. Les quatre autres concernés sont Bernard Tapie, l'avocat de l'homme d'affaires, Me Maurice Lantourne, un des juges arbitres, Pierre Estoup, et l'ex-patron du CDR, la structure chargée de gérer l'héritage du Crédit lyonnais, Jean-François Rocchi.

La commission d'instruction de la CJR, pour sa part, entend comprendre le rôle qu'a pu jouer Christine Lagarde dans le choix pris à l'automne 2007 de préférer à la justice de droit commun, l'arbitrage, c'est-à-dire une justice privée, pour clore le long litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas. Ce tribunal composé de trois arbitres avait octroyé quelque 400 millions d'euros à Bernard Tapie, dont 45 millions d'euros au titre du préjudice moral.

Les juges cherchent à déterminer si cette sentence est le fruit d'un "simulacre" d'arbitrage organisé avec l'aval du pouvoir.

Avec AFP