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À quelques jours du référendum sur un possible rattachement de la Crimée à la Russie, la campagne bat son plein. Mais les affiches électorales ne proposent comme alternative que la menace "fasciste" ou la Russie protectrice.
La campagne menée autour du référendum prévu dimanche 16 mars sur le rattachement de la Crimée à la Russie bat son plein. À trois jours de l’échéance électorale, le choix proposé par les grandes affiches qui fleurissent le long des routes de Crimée, est simple et caricatural: une Russie protectrice ou l'Ukraine marquée d'une croix gammée.
Sur une affiche, la carte de la péninsule ukrainienne est colorée en rouge, mangée de fils de fer barbelés et ornée d'une croix gammée. Sur l'autre, la même carte arbore les couleurs tricolores et rassurantes du drapeau de Moscou. "Le message lancé aux électeurs est clair, ils ont le choix entre d'un côté les nouvelles autorités fascistes qui ont pris le pouvoir à Kiev ou la Russie", explique l'envoyé spécial de FRANCE 24, Jonathan Walsh.
La menace "nazie" ou "fasciste" est évoquée avec insistance par Moscou et des groupes pro-russes pour attaquer les nouvelles autorités de Kiev. Cette propagande rappelle la collaboration de nationalistes ukrainiens anti-soviétiques avec l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale.
60% d'Ukrainiens de Crimée sont d'origine russe
Moins de trois semaines après que des hommes armés ont pris le contrôle du Parlement de la province et installé un gouvernement pro-russe, les 1,5 million d'électeurs de Crimée sont appelés dimanche à voter en faveur d'un rattachement à la Russie, dont elle faisait partie jusqu'en 1954 avant d'être rattachée à l'Ukraine par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.
"Tous les électeurs de Crimée vont pouvoir s'exprimer de façon démocratique" a assuré mercredi le vice-Premier ministre de la région Roustam Temirgaliev, lors d'une conférence de presse. "Nous sommes certains que la Fédération de Russie nous acceptera en son sein à l'issue du vote". Dans une région peuplée à plus de 60% d'Ukrainiens d'origine russe, l'issue de la consultation électorale ne fait de doutes pour personne.
"Nous sommes occupés et les gens ont peur"
Aucune campagne publique n'est organisée en faveur du "non". Les dirigeants de la communauté tatare, qui représente de 12 à 15% de la population de la péninsule, ont appelé au boycott alors que les partisans du maintien au sein de l'Ukraine, souvent objets de menaces et d'intimidations, se font discrets.
Pour Evguen, 52 ans, membre du mouvement pro-européen Euro-Maïdan trop effrayé pour révéler son patronyme, "il n'y a aucune raison d'aller voter dimanche. Ce référendum est une tentative illégale de justifier l'occupation russe".
Selon lui, la plupart des habitants de la péninsule "ne veulent pas vraiment que la Crimée soit russe". "Mais nous sommes occupés et les gens ont peur", affirme-t-il.
Un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux
Le vice-Premier ministre de la région, Roustam Temirgaliev, a indiqué que plus de 1 200 bureaux de vote seront ouverts dans la région de 08H00 (06H00 GMT) à 20H00 (18H00 GMT). Environ 1,5 million de personnes sont enregistrées sur les listes électorales datant de 2012.
Le résultat sera validé si le taux de participation dépasse les 50%. "Nous sommes certains que plus de 80% de la population de Crimée participera" a assuré, confiant, le vice-Premier ministre.
"Personne ne peut prétendre qu'il va s'agir d'un vote démocratique" estime, pour sa part Keir Giles, spécialiste de la Russie au groupe de réflexion londonien Chatham House."Un vote démocratique prévoirait la possibilité d'un retour de la Crimée au statut de région autonome au sein de l'Ukraine, ce que ce référendum ne fait pas".
Avec AFP