
Au lendemain de l'arraisonnement d'un tanker battant pavillon nord-coréen, le Premier ministre libyen Ali Zeidan (à gauche) a perdu la confiance du Parlement. Le ministre de la Défense Abdallah al-Theni (à droite) assure désormais l'intérim.
La crise pétrolière a finalement eu raison de lui. Le Premier ministre libyen Ali Zeidan, affaibli par des mois de lutte politique avec les islamistes, a perdu mardi la confiance du parlement, le Congrès général national (CGN). Le ministre de la Défense Abdallah al-Theni a été chargé de l’intérim en attendant l’élection d’un nouveau chef de gouvernement d’ici à deux semaines, a précisé le porte-parole du CGN Omar Hmeidan.
"Le gouvernement est affaibli depuis un certain temps et nous avons besoin d'une nouvelle personnalité", a déclaré Charif al Wafi, un député indépendant.
Un pétrolier à la cargaison "illégale"
Cette décision intervient au lendemain de l’annonce de l’interception d’un pétrolier battant pavillon nord-coréen, qui tentait de quitter la Libye avec une cargaison de pétrole "illégale", achetée à des rebelles autonomistes de l'est du pays.
La marine et des forces d'ex-rebelles ont arraisonné le "Gloire du matin", qui devrait être conduit "vers un port sous contrôle de l'État", a indiqué à l'AFP une source militaire sous couvert de l'anonymat. Cette information a été confirmée par la présidence du Congrès général national (Parlement), selon la télévision libyenne Al-Nabaa.
Walid al-Tarhouni, le porte-parole des gardes des installations pétrolières, a indiqué à Al-Nabaa que le navire était probablement conduit vers le port de Zaouïa, à 50 km à l'ouest de Tripoli, afin qu'il vide sa cargaison.
"Une déclaration de guerre" pour les rebelles
Le gouvernement libyen avait annoncé dimanche avoir déployé des forces de la marine au large du port d'Al-Sedra, dans l'est du pays, pour empêcher le pétrolier de 37 000 tonnes de quitter les eaux territoriales. Le Premier ministre, Ali Zeidan, avait précisé la veille que l'armée n'hésiterait pas à faire feu sur le pétrolier, si celui-ci tentait de quitter le port les cuves pleines.
Les rebelles autonomistes de l'est libyen, qui réclament une plus grande autonomie politique et un meilleur partage des revenus du pétrole, ont averti que toute tentative des forces gouvernementales de s'en prendre au tanker nord-coréen équivaudrait à une "déclaration de guerre".
En janvier dernier, un pétrolier battant pavillon maltais avait fait demi-tour après des tirs de sommation de la marine libyenne.
Avec AFP et REUTERS