Le site de campagne officiel du président algérien sortant Abdelaziz Bouteflika a été piraté. Sur la page d'accueil figurait vendredi un message appelant les citoyens à boycotter les urnes le 17 avril.
"Boycottez massivement la mascarade du 17 Avril". Tel est le message apparaissant sur la page d'accueil du site officiel de campagne du président algérien Abdelaziz Bouteflika, Bouteflika2014.com, vendredi 7 mars. D'après "Algérie Focus", le site a été piraté mercredi 5 mars.
Derrière une photographie représentant le président algérien sortant entouré de généraux, un court texte inscrit en filigranne appelle Abdelaziz Bouteflika et ceux qui partagent le pouvoir à le quitter au plus vite. "Dégage ! Dégagez ! Non au pouvoir des despotes corrompus / Non au pouvoir militaire / Non au régime policier / Non au pouvoir des dinosaures handicapés et mourants/ [...] Non au pouvoir de la canne et de la chaise roulante / Non au clanisme, non à l’hégémonie d’un seul douar".
Les hackers, dont l'identité reste pour l'instant incertaine, appellent par ailleurs à un "changement radical et pacifique du pouvoir despotique, [...] l’état de droit, de justice et de la bonne gouvernance". Un groupe se présentant comme "armée électronique algérienne" a néanmoins revendiqué l'attaque sur sa page Facebook.
Victime d’un grave accident vasculaire cérébral en avril 2013, le président sortant avait été hospitalisé 80 jours en France. Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, dont quinze passés à la tête de l’État, a officialisé sa candidature pour un quatrième mandat, lundi 3 mars. Ce jour-là, il est apparu à la télévision nationale pour la première fois depuis de longs mois. Diminué, il n’a prononcé que quelques mots, d’une voix faible, à peine audible. L’annonce de sa candidature a duré, en tout et pour tout, quatorze secondes.
L'image du président amoindri a nourri les interrogations sur ses capacités à diriger le pays et relancé de nouvelles critiques. Les manifestations des derniers jours n'ont cependant rassemblé que quelque dizaines de personnes.
Une dizaine de partis, dont la plupart ne siègent pas au Parlement, ont cependant appelé jeudi "à ne pas boycotter la présidentielle du 17 avril pour préserver sa voix et éviter que sa volonté ne soit confisquée", selon l'agence de presse APS.