Abdelaziz Bouteflika, réélu le 9 avril pour un troisième mandat de cinq ans, a prêté serment. Une cérémonie durant laquelle le président algérien s'est dit prêt "à poursuivre et à approfondir la démarche de réconciliation nationale".
AFP - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, réélu le 9 avril, a prêté serment dimanche pour un 3e mandat de cinq ans lors d'une cérémonie au Palais des nations à Alger, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Je suis déterminé (...) à poursuivre et à approfondir la démarche de réconciliation nationale", a déclaré le président, 72 ans, après avoir prêté serment en présence notamment des corps constitués.
"Une démarche (...) qui a permis le retour à la paix civile et qui devra, à l'avenir, contribuer essentiellement à raffermir la cohésion sociale et à garantir la pérennité de l'unité nationale", a ajouté le président, réélu avec 90,24% des suffrages.
M. Bouteflika a initié dès son premier mandat la réconciliation pour enrayer les violences islamistes qui ont fait plus de 150.000 morts depuis 1992.
Une loi sur la Concorde civile puis une Charte sur la paix, votées par référendum en 1999 et 2005, ont permis la reddition de milliers d'islamistes.
M. Bouteflika avait évoqué durant sa campagne électorale un nouveau référendum pour une "éventuelle amnistie" d'islamistes armés qui s'engageraient à déposer définitivement les armes tout en annonçant une lutte sans merci contre les irréductibles.
Les attentats ont sensiblement diminué en Algérie mais Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) reste actif dans certaines régions.
M. Bouteflika, qui avait aussi promis un plan d'investissements publics de 150 milliards de dollars sur cinq ans, a réitéré qu'il accorderait la "haute priorité à l'amélioration des conditions de vie" des Algériens.
"Tous les moyens de l'action publique" serviront à l'"insertion sociale", notamment celle "professionnelle" des jeunes, souvent partagés entre l'émigration clandestine et le désir de rester dans un pays avec peu de perspectives d'avenir, a-t-il également déclaré.
Il s'est en outre engagé à intensifier la lutte contre "le favoritisme, le passes-droits et la corruption, dont les effets contribuent à saper gravement le sens et le goût de l'effort".
Il a souligné le "rôle important" de la presse dans la lutte contre ces fléaux". "La liberté de la presse "sera pleinement respectée, l'Etat restant déterminé à agir pour faciliter davantage encore l'exercice et le développement de la profession, a-t-il affirmé.
Enfin, le chef d'Etat algérien a réaffirmé "le soutien" de l'Algérie au peuple du Sahara occidental "dans sa lutte de libération".
"Je n'ai pas besoin de réaffirmer nos positions dans le monde arabe, en Afrique et dans le Tiers-Monde et notre appui à toutes les causes justes et notamment à celles des peuples en lutte pour leur libération comme le peuple sahraoui et le peuple palestinien, a-t-il dit.
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc.
Le Front Polisario, soutenu notamment par l'Algérie, réclame l'indépendance du territoire alors que le Maroc propose une large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute indépendance.