
Pour le député européen Daniel Cohn-Bendit, la priorité doit être de bloquer les Russes en Crimée et de les empêcher de "s'attaquer à l'Ukraine de l'Est". Il brandit comme menace le boycott de la Coupe du monde de football 2018, prévue en Russie.
Invité sur France Inter, Daniel Cohn-Bendit s’est exprimé sans détour, mardi 4 mars, sur la situation en Crimée, où sont déployées des troupes russes depuis plusieurs jours : "Allez, faut pas rigoler, la Crimée fait partie de la Russie. C’est comme ça." Pour le coprésident du groupe des Verts au Parlement européen, "Poutine est obligé de démontrer que s’il a perdu l’Ukraine, il a au moins gardé la Crimée". "Il faut une réponse, la plus mauvaise, c'est de ne rien faire", a assuré Daniel Cohn-Bendit. L’essentiel, selon lui, c’est de "bloquer les Russes en Crimée car sinon, ils vont s’attaquer à l’Ukraine de l’Est".
"Démontrer la nécessité de l’Europe"
Pour l’eurodéputé, la crise ukrainienne est également l’occasion de démontrer l'utilité de l'Union européenne. "La France ou l’Allemagne, dans le conflit ukrainien, c’est rien. Il n'y a que l'Europe qui peut répondre à la Russie", explique-t-il. "Donc, à partir du monde d'aujourd'hui, on peut démontrer l’utilité, la nécessité de l’Europe. C'est un combat à mener."
"L’Ukraine est en Europe mais est-ce que l’Ukraine fera partie de l’Union européenne ? Dans les trente prochaines années, je dis 'non'. L’Ukraine fera partie de l’Europe si l’on parvient aux États-Unis d’Europe (…), à une structure fédérale." La solution, selon Daniel Cohn-Bendit : "Il faut que l’Ukraine devienne un pont entre une Russie qui, je l’espère, va évoluer - et l’Europe", conclut-il.
Boycotter la Coupe du monde de football en 2018
Daniel Cohn-Bendit a en outre proposé de menacer Vladimir Poutine de boycotter la Coupe du monde de Football dans son pays en 2018. "Il y a une chose qui peut toucher profondément Poutine : dire que les Européens et tous ceux qu'on pourra entraîner n'iront pas à la Coupe du monde dans quatre ans s'il n'arrête pas".
"Vous l'avez vu à Sotchi ? Il pérorait !", a-t-il poursuivi. "Si on lui dit : mon pote, si tu continues comme ça, tu seras seul dans tes stades et une Coupe du monde sans les Européens..." "Il faut l'isoler", a insisté l'élu allemand, "politiquement, humainement".