
Des dizaines de milliers de Vénézuéliens sont descendus dans les rues de Caracas, mardi. Ce mouvement de protestation fait suite à l'interpellation de l'opposant vénézuélien en fuite Leopoldo Lopez, qui s'est rendu aux autorités dans la journée.
À Caracas, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue, mardi, pour protester contre le gouvernement du président Nicolas Maduro, près de deux semaines après le début d’un vaste mouvement de contestation qui secoue l’ensemble du pays.
Belle allure et sourire facile, Leopoldo Lopez affiche, à 42 ans, un long passé "antichaviste".
Fils de bonne famille, il a fait une bonne partie de sa scolarité aux États-Unis, d'abord au prestigieux Kenyon College dans l'Ohio, puis à Harvard, d'où il est sorti diplômé en économie, parlant courant anglais.
Il a été élu en 2000, à 29 ans, à la mairie de Chacao, quartier huppé de l'est de Caracas, puis réélu avec plus de 80 % des voix en 2004.
Expulsé en 2009 du parti Un Nuevo Tiempo qu'il avait rejoint en 2007, il fonde en 2009 Voluntad Popular (droite), qui détient le plus grand nombre de mairies parmi celles aux mains de l'opposition.
Leopoldo Lopez est à la tête du mouvement "La Sortie", qui entend obtenir la chute du gouvernement par la mobilisation dans la rue.
Plus tôt dans la journée, l'opposant vénézuélien en fuite Leopoldo Lopez s’est livré de lui-même aux autorités locales, à Caracas. Il était sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis des violences ayant fait trois morts il y a une semaine, au cours une précédante manifestation à Caracas.
La reddition de cet "antichaviste" acharné a exacerbé la mobilisation des opposants au pouvoir, qui battaient déjà le pavé depuis le début de la journée.
Ailleurs dans la ville, les partisans de Maduro s’étaient également réunis pour afficher leur soutien au gouvernement en place.
"Mon emprisonnement infâme vaudra la peine" s'il permet au "Venezuela de se réveiller définitivement" et à la "majorité des Vénézuéliens et des Vénézuéliennes qui veulent des changements (de) les obtenir démocratiquement", a martelé Leopoldo Lopez face à ses partisans, réunis sur une place de l’est de Caracas. Un ultime baroud d’honneur pour le dirigeant du parti Voluntad Popular, qui s’est déroulé quelques minutes avant qu’il se constitue prisonnier à la police.
Depuis plus de dix jours, le Venezuela est le théâtre d’un large mouvement de grogne sociale. La protestation, née d’une fronde d'étudiants provinciaux lassés de l’insécurité, a ensuite gagné l’ensemble du pays.
À l’insécurité se sont ajoutés d’autres griefs à l’encontre du gouvernement, parmi lesquels l’inflation (plus de 56 % en 2013) et les pénuries.
Avec AFP et Reuters