
Le président vénézuélien a annoncé dimanche l’expulsion de trois agents consulaires américains. Il a accusés ces derniers de conspirer contre son gouvernement aux côtés des étudiants anti-Maduro - qui manifestent depuis deux semaines.
Une fois n’est pas coutume, le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné dimanche 16 février "l'expulsion de trois agents consulaires des États-Unis", après les avoir accusés d'avoir rencontré des étudiants protestataires.
"J'ai donné l'ordre au ministre des Affaires étrangères de déclarer persona non grata et de procéder à l'expulsion de trois agents consulaires américains de l'ambassade des États-Unis d'Amérique. Qu'ils aillent conspirer à Washington !", a déclaré le successeur d’Hugo Chavez sur les chaînes nationales de radio et télévision.
Le Venezuela est depuis deux semaines le théâtre de manifestations étudiantes dont l'une, mercredi dernier, s'est achevée par de violentes échauffourées qui ont fait trois morts et plus de 60 blessés.
Plus tôt, le gouvernement vénézuélien avait accusé les États-Unis de soutenir ce front contestataire et de "légitimer des tentatives de déstabilisation de la démocratie vénézuélienne". Maduro n’a pas digéré la sortie du secrétaire d'État, John Kerry, qui avait condamné samedi la "violence insensée" exercée contre les manifestants.
Fin septembre, Maduro avait déjà ordonné l'expulsion de trois premiers diplomates dont la chargée d'affaires de l'ambassade des États-Unis, Kelly Keiderling, accusée elle aussi de conspirer avec des opposants.
Par ailleurs, l'un des chefs de fronde, Leopoldo López, sous le coup d'un mandat d'arrêt pour les violences de mercredi, a appelé à un nouveau rassemblement mardi. "Ce mardi 18 février, je veux tous vous inviter à nous rendre depuis la Plaza Venezuela - là où le 12 février un espoir de changement pour tous les Vénézuéliens avait vu le jour - jusqu'au ministère de l'Intérieur et de la Justice", a déclaré Leopoldo López dans une vidéo postée sur son compte Twitter.
"Si quiconque décide illégalement de m'interpeller, j'assumerai cette persécution et cette décision infâme de la part de l'État (...). Je ne crains rien, je n'ai commis aucun délit", a ajouté le chef de l'opposition après quatre jours de silence.
Le ministre de la Justice Miguel Rodríguez a confirmé dimanche qu'un mandat d'arrêt avait été lancé contre le dirigeant de l'opposition pour sa responsabilité présumée dans les actes de violence lors de la manifestation du 12 février.
Henrique Capriles, gouverneur de l'État du Miranda (nord) et principale figure de l'opposition au président Maduro, a apporté dimanche son soutien à Leopoldo López. Battu à la présidentielle d'avril 2013, il a déclaré qu'il allait prochainement appeler à une autre manifestation contre les problèmes économiques et de violence au Venezuela.
Avec AFP