Convoqué lundi à la présidence de la République italienne, Matteo Renzi, chef du Parti démocrate (PD), pressenti pour devenir le prochain président du Conseil, rencontre de nombreux obstacles pour composer un nouveau gouvernement.
La composition du nouveau gouvernement italien s’annonce compliquée. Le chef du Parti démocrate Matteo Renzi, pressenti pour former le nouveau gouvernement italien, a été convoqué lundi 17 février par Giorgio Napolitano à la présidence de la République pour lui confier officiellement le mandat de former un gouvernement, indique dimanche un communiqué.
En attendant la convocation, le probable président du Conseil rédige son programme et prépare son équipe, mais il rencontre déjà les premiers obstacles dans l'attente de sa nomination officielle.
"Non" et "non"
Le maire de Florence, qui n'est sorti de l'ombre samedi que pour assister au match de la Fiorentina, poursuit ses consultations, plus délicates que prévues en raison des réticences aussi bien de ses alliés de droite que de ses amis de gauche.
Le premier coup dur est venu du refus annoncé samedi soir de son ami, l'écrivain Alessandro Baricco, auteur du célèbre "Soie" publié en 1996, que Matteo Renzi envisageait au ministère de la Culture.
Deuxième ‘non’ de taille, celui d'Andrea Guerra, patron du grand groupe international Luxottica, et auquel il souhaitait confier le ministère du Développement économique. Un ministère clé, alors que la péninsule, troisième économie de la zone euro, peine à sortir de la récession avec un modeste +0,1% de croissance au dernier trimestre 2013, à la tête duquel Matteo Renzi doit désigner un dirigeant politique de poids mais "compétent, ayant de l'autorité et de la crédibilité auprès de Bruxelles et de la BCE", selon le "Corriere della Sera".
Méfiance envers Renzi
Matteo Renzi était convaincu d'obtenir le mandat pour former le gouvernement des mains de M. Napolitano dès samedi soir, à la fin des consultations politiques que ce dernier a menées tambour battant avec les principaux dirigeants du pays.
Mais nombre de ces derniers, méfiants envers M. Renzi qui promettait il y a une semaine à peine son soutien au gouvernement Letta, ont voulu lui montrer qu'il devait désormais composer avec leurs exigences, faute de disposer avec son parti d'une majorité dans les deux chambres du Parlement.
Une fois qu'il aura reçu le mandat du chef de l'État, Matteo Renzi devra parvenir à un accord avec le Nouveau centre droit, la petite formation d'Angelino Alfano dont le soutien est indispensable au PD pour conserver une majorité à la Chambre des députés.
À 39 ans, le maire de Florence, élu triomphalement à la tête du Parti démocrate (centre gauche) en décembre, deviendrait ainsi le plus jeune président du Conseil italien.
Après l'avoir accablé de critiques pendant deux mois, Matteo Renzi a obtenu vendredi la démission du président du Conseil, Enrico Letta, issu comme lui du Parti démocrate, qu'il a fait désavouer la veille par la direction de leur parti.
Avec AFP et Reuters