logo

La police démantèle plusieurs camps d'opposants à Bangkok

Les autorités thaïlandaises ont déployé, vendredi, des centaines de policiers anti-émeute à Bangkok, afin de détruire les campements des manifestants. Ces derniers réclament le départ du Premier ministre depuis plus de trois mois.

Cela faisait plus de trois mois qu'ils occupaient les lieux. La police anti-émeute thaïlandaise est intervenue, vendredi 14 février à Bangkok, pour démanteler plusieurs campements occupés depuis l'automne par les opposants, qui réclamaient la démission du Premier ministre, Yingluck Shinawatra.

Les opérations de police se sont concentrées dans le quartier des ministères et le centre historique de la capitale. Ils ont évité les carrefours routiers du quartier commercial et d'affaires, principaux points de ralliement des manifestants, qui ont promis de paralyser Bangkok jusqu'à ce que leurs revendications soient entendues.

"C’est l’ancien ministre de l’Intérieur, qui a lancé cette opération. Il est en charge de la sécurité de Bangkok, explique Cyril Payen, correspondant en Thaïlande de FRANCE 24. On n’a pas vraiment compris pourquoi car l’assaut a été donné ce matin, par surprise. Il a certainement profité de cette grande pause nationale offerte par ce jour férié."

"Des armes et des bombes artisanales"

Plus de 5 000 policiers ont été déployés dans la capitale, en vue de cette opération.  "Notre police est prête à reprendre le contrôle de l'espace public et essaiera d'éviter toute violence", a déclaré à Reuters Paradorn Pattanathabutr, chef du Conseil de sécurité nationale.

Des opposants ont insulté les policiers lorsqu'ils sont intervenus mais il n'ont pas résisté, comme cela avait été le cas dans ce quartier en novembre et décembre. Dans un discours prononcé jeudi 13 février, le chef de file de l'opposition, Suthep Thaugsuban, avait pourtant appelé ses partisans à tenir tête aux autorités. "La police dit qu'elle va disperser les manifestants. [...] Nous devons nous préparer à nous défendre", avait-il déclaré.

Plusieurs sites ont été démantelés. "On trouve beaucoup d’armes et de bombes artisanales, précise Cyril Payen. En ville, des centaines de gardes de sécurité pillés par les chemises jaunes sont prêts à en découdre. La situation est très volatile et on s’attend à des heurts dans les prochaines heures."

Depuis le début du bras de fer entre l'opposition et Yingluck Shinawatra, les violences ont fait onze morts.

it
"Des armes et des bombes artisanales" retrouvées par la police
La police démantèle plusieurs camps d'opposants à Bangkok

Avec Reuters