Les taxis français expriment leur "ras-le-bol", lundi, en observant une journée de grève pour protester contre la concurrence exercée par les VTC, ces véhicules de tourisme avec chauffeur à moindre coût.
La colère des taxis retentit à nouveau, lundi 10 février, en France. Dénonçant la concurrence déloyale que représentent les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), plusieurs centaines de taxis grévistes se sont notamment rassemblés près des aéroports de Roissy et d'Orly avant de prendre la direction du cœur de Paris.
Cette mobilisation intervient alors que le Conseil d'État a suspendu, mercredi 5 février, un décret imposant un délai obligatoire de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client par le VTC. Désormais, les taxis traditionnels haussent le ton face au fait que ces concurrents prennent, selon eux, des passagers à la volée, ce qu’ils n’ont en théorie par le droit de faire. Les voitures VTC, dépourvues de signalétique lumineuse, fonctionnent en effet seulement sur réservation.
"Pas à armes égales"
"Aujourd'hui, on est confronté de plein fouet à la concurrence des VTC, qui travaillent quasiment sans règlementation", dénonce Karim Lalouani, syndiqué CGT. "On ne se bat pas à armes égales. C'est comme si on demandait à deux boxeurs de monter sur le ring, mais l'un des deux, vous lui attachez les deux bras derrière le dos", assure ce chauffeur, dans la profession depuis trois ans.
Autre sujet de friction : le paiement de la licence de taxi. "Je l'ai payée 235 000 euros. Et je dois respecter toute une série de règles très strictes, explique Philippe Morival, taxi depuis 30 ans dans la capitale. Les chauffeurs de VTC, eux, louent des voitures à l'étranger. Ils ne rendent de compte à personne".
En guise d’apaisement, le gouvernement a annoncé samedi la mise en place d'une "mission de concertation", destinée à "définir les conditions durables d'une concurrence équilibrée entre les taxis et les VTC". Une proposition d’ores et déjà balayée par les chauffeurs de taxi traditionnel : "Cette commission, c'est un gadget, le gouvernement veut gagner du temps", tempête un gréviste.
Avec AFP