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Handball : Après les Experts, le sacre des "Indestructibles"

En remportant le Championnat d'Europe, les joueurs de l'équipe de France de handball ont aussi gagné un nouveau surnom : "les Indestructibles". En pleine reconstruction, les Français ont déjoué les pronostics et lancé une nouvelle ère.

Dès le coup de sifflet final, les "Experts" ont laissé place aux "Indestructibles". Après une écrasante victoire, dimanche 26 janvier, en finale de l’Euro de handball contre le Danemark (41-32), les joueurs de l’équipe de France ont été baptisés par un nouveau surnom.

Dès samedi, les pronostics allaient bon train dans les médias pour trouver une énième appellation aux handballeurs français. Le journal "l’Equipe" a même lancé un sondage. Les lecteurs du journal sportif ont choisi à 41% "Les Tauliers" devant les Morfales (27%) et les Revenants (18%), mais c’est finalement "Les Indestructibles" qui a le plus été relayé sur les réseaux sociaux.

Lors du match retransmis sur France 2, les commentaires ont également adopté à de nombreuses reprises ce qualificatif pour décrire l’incroyable performance des hommes de Claude Onesta. Devant 14 000 supporters acquis à la cause danoise, les Français ont rapidement dominé la rencontre. Portés par Nikola Karabatic, élu meilleur joueur du tournoi, ils n’ont laissé aucune chance à leurs adversaires visiblement submergés par la pression et impressionnés par la présence de la reine Margrethe II dans les tribunes. Déjà vainqueurs de l’Euro en 2006 et 2010, les Bleus ont remporté leur neuvième finale dans un grand tournoi sur un total de dix disputées.

Des Bronzés aux Indestructibles

Il y a un peu plus de vingt ans aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, les Tricolores avaient décroché leur première médaille internationale et par la même occasion leur premier surnom : celui des Bronzés. Depuis ces glorieux débuts, les médias ont pris l’habitude de leur trouver un qualificatif à chaque changement d’époque ou de victoire emblématique.

De 1993 à 1996, les "Barjots" emmenés par Jackson Richardson ont marqué la planète handball avec leurs coupes de cheveux bariolées, leurs bizutages déjantés et leur premier titre de champion du monde (1995). En 2001, ce sont les "Costauds" qui prennent le relais. Avec Nikola Karabatic ou encore Thierry Omeyer déjà présents dans l’effectif, les Français ont notamment gagné un titre de champion du monde (2001) et de champion d’Europe au cours de cette période (2006).

Sept ans plus tard, les Bleus se sont eux-mêmes trouvés un surnom avant d’arriver aux JO de Pékin : les Experts, en référence à la célèbre série policière. Un nouvel état d’esprit qui leur a permis de décrocher leur première médaille d'or olympique de leur histoire. De 2008 à 2012, les "Experts" ont écœuré leurs adversaires, raflant deux Mondiaux, un championnat d’Europe et un nouveau titre aux JO de Londres.


Mais après cette ère victorieuse et les départs de plusieurs cadres comme Didier Dinart et le deuxième gardien Daouda Karaboué, l’équipe a peu à peu perdu de sa superbe. En 2013, les Français n’ont pas réussi à dépasser le stade des quarts de finale aux Championnats du monde. Eclaboussés par l’affaire des paris truqués et affaiblis par les blessures de joueurs clés comme Xavier Barachet et Bertrand Gille, les Bleus sont donc arrivés à l’Euro au Danemark en position d’outsider. Déjouant tous les pronostics et propulsant sur le terrain une nouvelle génération de joueurs, les Bleus ont finalement su remonter sur la première marche du podium et ainsi décrocher un nouveau surnom.

Un nouveau départ

Cette cinquième appellation fait toutefois débat dans l’équipe. Pour la révélation du tournoi, le jeune Valentin Porte (23 ans), "les Indestructibles, c’est sympa". Son coéquipier Luc Ababo pense en revanche que cet adjectif est prétentieux : "Sur tout ce qu’on a réussi depuis six ans, j’aimerais plutôt qu’on nous appelle les Fantastiques". Le coach Claude Onesta préfère pour sa part qu'on les appelle "les mecs bien" car son équipe est constituée de "bonnes personnes".

Interrogé dans le journal de 20 heures de France2, la pièce centrale de la sélection tricolore Nikola Karabatic a lui aussi montré peu d’enthousiasme pour ce nouveau qualificatif: "Les surnoms, il faut arrêter ! Maintenant, on nous connaît comme l’équipe de France de handball qui a gagné pas mal de titres". Comme le résume à ses côtés le gardien Thierry Omeyer, "c’est la presse qui nous donne les surnoms ou la fédération qui les choisit pour la communication". Cette dernière va d’ailleurs devoir s’adapter à ce nouveau surnom. Sur son site Internet, les Indestructibles ne sont pas encore d'actualité. Ce sont les "Experts" qui sont champions d’Europe.

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