![Le butin des pirates ferait flamber l’immobilier à Nairobi Le butin des pirates ferait flamber l’immobilier à Nairobi](/data/posts/2022/07/14/1657825372_Le-butin-des-pirates-ferait-flamber-l-immobilier-a-Nairobi.jpg)
Depuis trois ans, les prix des logements kenyans ont doublé, voire triplé. Les pirates somaliens, qui ont empoché plus de 40 millions de dollars en 2008, investiraient massivement dans le pays, notamment à Nairobi, la capitale.
Depuis trois ans, l’immobilier kenyan explose. En cause : les investissements de la diaspora somalienne, dont l’argent proviendrait en grande partie du trafic d’armes et… de la piraterie.
"Il y a des indications selon lesquelles l’argent de la piraterie servirait à acheter des propriétés dans et autour de Nairobi. Ces investissements peuvent avoir des conséquences sur les prix de l'immobilier. Ils pourraient contribuer à les augmenter de manière artificielle, à cause des sommes très importantes dont les pirates disposent", explique à FRANCE 24 Bruno Schiemsky, consultant indépendant spécialiste de la piraterie.
D’après certains experts de l’ONU, les pirates, qui ont empoché plus de 40 millions de dollars en 2008, investissent massivement dans l’immobilier kenyan, notamment à Nairobi.
"Petit Mogadiscio"
Dans les quartiers cossus de la ville, la diaspora somalienne a progressivement remplacé la classe moyenne kenyane, à tel point que celui d’Eastleigh est désormais surnommé "le petit Mogadiscio". Une situation qui ne réjouit guère les locaux...
"Nous, Kenyans, qui étions censés vivre dans ces quartiers, nous sommes progressivement contraints de nous rabattre sur les bidonvilles, simplement parce que nous ne pouvons plus nous permettre de payer les loyers ou d'acheter des maisons ici, à cause des étrangers qui sont venus avec beaucoup d’argent, comme les Somaliens", s’indigne Margaret Ndegwa, une Kenyane installée dans le quartier Komarok.
Stephen Mutoro, qui dirige l’Alliance kenyane des associations de résidents, va plus loin : " Comment expliquer qu’ils aient autant d’argent alors qu'ils n'exercent que des activités peu lucratives ?", s’interroge-t-il.
S’il est difficile de mesurer l’impact réel de l’argent de la piraterie sur l'immobilier kenyan, l’ère du soupçon s’est bien installée dans la population...