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Prévues samedi, les négociations directes entre le camp du président Salva Kiir et celui de l'ex-vice-président Riek Machar ont été reportées. Les raisons invoquées par les chefs des délégations : la nécessité d'établir un ordre du jour.

Elles auraient dû débuté samedi 4 juin. Mais les négociations directes entre les camps du président sud-soudanais Salva Kiir et de l’ex-vice-président Riek Machar pour parvenir à un cessez-le-feu ont été reportées, alors que le pays est dévasté par des violences entre les deux parties depuis le 15 décembre.

Le ministre sud-soudanais de l'Information, Michael Makuei, qui participe aux négociations d'Addis Abeba, et le porte-parole de la délégation des rebelles, Yohanis Musa Pouk, ont déclaré que les deux parties ne se rencontreraient pas avant qu'un ordre du jour des négociations n'ait été établi et approuvé par les deux camps.

On ignorait précisément quand cela serait réalisé. "Les chefs des deux délégations doivent s'accorder sur un ordre du jour... peut-être demain ou après-demain", a dit pour sa part M. Pouk à l'AFP.

Des négociations se sont ouvertes vendredi à Addis Abeba, en Éthiopie, sous l'égide de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), tandis que sur le terrain les combats s'intensifent avec l'avancée annoncée par l'armée de ses troupes vers la ville stratégique de Bor (à 200 km au nord de la capitale), tombée aux mains des rebelles mardi dernier.

L'armée gouvernementale affirme être en position de force

Des affrontements ont été signalés vendredi entre les forces sud-soudanaises loyales au président Salva Kiir et les insurgés soutenant l'ancien vice-président Riek Machar en dépit des appels au cessez-le-feu lancés par les États voisins.

Mais l'armée gouvernementale affirme être en posiiton de force. "Nos forces sont suffisantes pour vaincre les rebelles dans les 24 heures", a déclaré à la presse le porte-parole de l'armée, Philip Aguer, ajoutant que "les rebelles étaient en train de se replier" de Bor, la capitale de l'État du Jonglei.

Des combats intenses, impliquant des chars et de l'artillerie, se déroulent, selon certaines informations, dans les environs de cette ville, qui a changé trois fois de mains en trois semaines de conflit.

Si les informations gouvernementales sont exactes, elles marquent un revers pour les rebelles qui affirmaient marcher sur Juba. Riek Machar a affirmé au journal britannique "Telegraph" que ses forces y renonçaient dans l'espoir d'un "accord négocié".

Assurer l'accès à l'aide humanitaire

Devant la détérioration de la situation, les Nations unies appelaient à épargner les civils.

Le responsable humanitaire de l'ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer, a déclaré que des équipes du Programme alimentaire mondial (PAM) avaient pu gagner Bor, zone la plus touchée par le conflit, avec de la nourriture vendredi.

Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a annoncé vendredi sur son compte Twitter avoir demandé au président ougandais, Yoweri Museveni, de discuter des négociations en cours sur le Soudan du Sud, pour lesquelles l'Ouganda, dit-il, doit jouer "un rôle vital". Il lui a également demandé d'œuvrer pour "assurer l'accès à l'aide humanitaire" dans les régions de ce pays en proie à la violence.

Depuis trois semaines, le Soudan du Sud est plongé dans le chaos. Les violences ont débuté après que Salva Kiir a accusé son ex-vice-président Riek Machar de fomenter un coup d'État. Depuis, les affrontements entre les deux camps auraient déjà fait des milliers de morts.

Avec AFP et Reuters