Le père Georges Vandenbeusch, enlevé le 13 novembre dans le nord du Cameroun par le groupe islamiste Boko Haram, est arrivé mercredi à l’aéroport de Villacoublay, en région parisienne. Libéré la veille, il assure être "en pleine forme".
Le prêtre français Georges Vandenbeusch, dont la libération avait été annoncée par François Hollande mardi, est arrivé, mercredi 1er janvier, à l’aéroport de Villacoublay. Il a été accueilli, souriant et rasé de près, par le président français.
Sa libération intervient plus d’un mois après son enlèvement dans le nord du Cameroun par des membres du groupe armé islamiste nigérian Boko Haram. Il avait été kidnappé le 13 novembre dans sa paroisse de Nguetchewe, à 30 km de la frontière avec le Nigeria.
Dans une allocution prononcée sur le tarmac de l'aéroport, le président français François Hollande a tenu à rendre hommage au père Vendenbeusch. "Je veux saluer le courage, la lucidité, l’abnégation du père Georges, qui a tenu à être fidele à ses convictions , à sa religion et [qui a été] en même temps capable d’endurer une détention. Nous retrouvons le père Georges, qui est plein de foi, et en meme temps plein d’énergie. Je ne sais pas comment il a fait pour en garder autant", a-t-il déclaré.
Dans la foulée, le père Vandenbeusch a confié ses premiers sentiments, 24 heures après avoir recouvré la liberté. "Depuis ma libération, je découvre les noms de tous ceux qui ont cherché à me joindre, de toutes les communautés qui ont prié pour moi, de tous les gens qui ont pensé à moi. Ces jours m’ont paru terriblement longs, mais par rapport à d’autres otages qui sont restés très longtemps, et ceux qui le sont encore, ça me permet de mesurer ce qu’ils vivent ou ce qu’ils ont vécu", a-t-il expliqué.
Un ennui terrible
Peu après l’annonce de sa libération, le père Vandenbeusch avait déjà donné des nouvelles rassurantes sur son état de santé.
"Je suis en pleine forme, extrêmement reconnaissant à tous ceux qui ont travaillé pour cette libération, particulièrement le président Paul Biya", avait-il déclaré à la radio d'État camerounaise lors de son arrivée, mardi, à Yaoundé.
"Je mesure bien la chance que j'ai. Il y a des otages qui sont restés terriblement longtemps. Quand on est otage près de sept semaines, c'est très long mais quand on voit la vie d'autres, je me dis que beaucoup ont travaillé pour que [la libération, NDLR] se fasse", avait poursuivi le prêtre français.
Il était également revenu sur les conditions de sa détention : "Sept semaines sans rien faire du tout, à tourner en rond, sous ma bâche sous un arbre, sans rien lire, parler à personne, pas de radio : c'est l'ennui terrible, de la tristesse et de la colère parce que je suis très attaché à la paroisse dans laquelle j'étais curé."
Pas de rançon payée aux ravisseurs
L’ex-otage a été pris en charge par les autorités françaises dès son arrivée, mardi, à Yaoundé. Il a été rapatrié dans la nuit à bord d’un Falcon-900. Les autorités françaises n’ont pas donné de détails sur les conditions de sa libération, mais ont souligné le rôle "actif et utile" du président camerounais Paul Biya.
La France, conformément à sa position officielle sur le sujet, a assuré n’avoir versé aucune rançon en contrepartie de la libération du père Vandenbeusch.
Éxilé au Cameroun depuis 2011, ce représentant de l’église catholique officiait auparavant dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Sceaux [Hauts-de-Seine], en banlieue parisienne.
Avec AFP