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Après le ministre de l'Intérieur et celui de l'Économie, le ministre turc de l'Environnement a démissionné mercredi et lancé un appel au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, frappé de plein fouet par un scandale financier, à faire de même.

Trois démissions en une seule matinée. Le ministre turc de l’Environnement, Erdogan Bayraktar, a annoncé, mercredi 25 décembre, sa démission quelques heures après celle de ses collègues de l'Économie, Zafer Caglayan, et de l’Intérieur, Muammer Guler. "Je démissionne de mon poste de ministre et de député," a indiqué le ministre de l’Environnement à la chaîne d'information NTV, invitant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à faire de même.  

Les démissions de ces trois ministres interviennent alors que Recep Tayyip Erdogan s'apprête dans les jours prochains à remanier son équipe gouvernementale, frappé de plein fouet par un scandale politico-financier. En effet, les fils de ses ministres de l'Intérieur et de l'Économie ainsi que le PDG d'une importante banque publique, Halkbank, ont été inculpés et placés en détention préventive avec 24 autres suspects pour malversations, fraude et blanchiment d'argent notamment. Le fils du ministre de l'Environnement a, lui, été relâché après avoir été brièvement détenu. Ce scandale financier est un comble pour l'AKP, qui s'était érigé comme le héros de la lutte anti-corruption dans le pays.

Un "complot" pour Erdogan

Le journal "Hürriyet" avait affirmé lundi que Recep Tayyip Erdogan, dont on s'attendait déjà à ce qu'il modifie la composition de son gouvernement dans la perspective des élections municipales du 30 mars, pourrait remplacer dix de ses ministres d'ici fin décembre.

De son côté, le président Abdullah Gül a souligné "que s'il y a une corruption, elle ne peut être étouffée". Les ministres incriminés et Recep Tayyip Erdogan, confronté à son plus grand défi depuis son arrivée au pouvoir, ont évoqué la thèse d'un "complot" émanant de la confrérie du prédicateur musulman Fetullah Gülen qui était jadis son alliée, visant à déstabiliser le gouvernement à quatre mois des municipales cruciales pour le Premier ministre. Elles sont en effet censées lui servir de tremplin pour l'élection présidentielle du mois d'août suivant.

Avec AFP