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L'ONU va envoyer des Casques bleus en renfort au Soudan du Sud

Alors que le Soudan du Sud s'enfonce petit à petit dans la guerre civile, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a demandé l'envoi de 5 500 Casques bleus supplémentaires ainsi qu'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a recommandé lundi 23 décembre de renforcer les capacités militaires, policières et logistiques de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss), au moment où le pays glisse toujours plus vers la guerre civile, deux ans et demi seulement après son indépendance du Soudan.

Le Conseil de sécurité a entamé dans la soirée des consultations d'urgence pour examiner la demande de Ban ki-Moon d'envoyer 5 500 soldats et 423 policiers supplémentaires, qui s'ajouteront aux quelque 7 000 Casques bleus et 700 policiers de la Minuss.
Les États-Unis ont proposé une résolution en ce sens, qui sera soumise au vote des 15 membres du Conseil mardi à 15 heures (20 heures GMT), selon l'ambassadeur français Gérard Araud qui préside le Conseil. "La réaction de tous les membres du Conseil a été positive", a-t-il jugé.
Le Soudan du Sud est en proie à d'intenses combats depuis que le président Salva Kiir a accusé son ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet, de tentative de coup d'État il y a une semaine. Ce dernier dément, accusant Salva Kiir de vouloir éliminer ses rivaux et fait savoir qu'il n'était prêt qu'à négocier un départ du président.
À Juba, l'émissaire américain pour le Soudan et le Soudan du Sud, Donald Booth, a assuré que le président Kiir s'était engagé à entamer des pourparlers, sans conditions préalables, avec Riek Machar afin de mettre un terme à la crise.
Des témoins racontent massacres et viols
Sur le terrain, la situation continue de dégénérer et des centaines de milliers de personnes risquent d'avoir très vite besoin d'aide, a mis en garde l'ONU, qui prédit "une augmentation massive des besoins" humanitaires à court terme.
Depuis une semaine, des morts par centaines ont été recensés et les civils affluent par dizaines de milliers dans différents complexes de l'ONU - 20 000 à Juba seule - pour tenter d'échapper aux combats et à la mort.
De nombreux témoignages laissent penser qu'un schéma brutal de violences à caractère ethnique, dont des meurtres et des viols, est en place depuis qu'ont commencé les affrontements le 15 décembre.
Lundi, deux témoins ont raconté à l'AFP que des soldats gouvernementaux avaient arrêté et massacré il y a une semaine quelque 250 hommes qu'ils avaient conduits dans un poste de police de Juba. Seuls 12 d'entre eux en ont réchappé en se cachant sous les cadavres. Les deux hommes affirment avoir été visés parce qu'ils appartiennent à l'ethnie nuer de Riek Machar, et que les soldats responsables du massacre étaient dinka, l'ethnie majoritaire du président Kiir.
Avec AFP