Une mère française désespérée en appelle aux médias : son mari, qui se trouverait actuellement en Turquie, menace de se rendre en Syrie avec leur fille, âgée de 20 mois, afin d'aller combattre aux côtés du Front al-Nosra en Syrie.
Myriam a peur pour sa fille. Cette jeune femme de 25 ans s'est alarmée samedi du projet de son mari de se rendre avec Assia, leur fille de 20 mois, en Syrie pour y rejoindre le Front al-Nosra. L’homme, visé par une enquête pour soustraction de mineur, se trouverait actuellement en Turquie.
Installée dans l'Ain et séparée de son mari, Myriam n’a pas vu revenir sa fille le 14 octobre. Comme chaque lundi, la petite Assia avait passé la journée avec son père, qui avait dit l’emmener faire des courses, sans plus de précision.
"Le lendemain, il m’appelle pour me faire part de son changement de programme et me dire qu’il partait pour Perpignan. En fait, il était de l’autre côté en train de passer la frontière pour aller en Turquie", explique la jeune femme sur France Inter. Myriam a alors porté plainte et une information judiciaire a été confiée à un juge d'instruction de Bourg-en-Bresse.
Le mari s’est radicalisé "après un voyage à La Mecque"
Myriam dit avoir reçu régulièrement des appels de Turquie, son mari l’incitant à le rejoindre. Mais vendredi 20 décembre, "Il m'a appelée pour me dire qu'il ne pouvait plus m'attendre et qu'il allait passer la frontière (turco-syrienne) avec notre fille" dès ce week-end "et rejoindre le Front al-Nosra".
"Son but est d’aller combattre", poursuit-elle sur France Inter. Le groupe djihadiste est en lutte contre le régime de Bachar el-Assad. Bloquée, Myriam dit n’avoir pas eu d’autre choix que de médiatiser son affaire.
Marié en septembre 2011, le couple s'était séparé en juillet 2012, a-t-elle raconté à l'AFP. Son époux s'était "radicalisé après un voyage à La Mecque", lui demandant par exemple de porter le voile, lui reprochant de travailler ou lui interdisant de faire écouter de la musique à leur enfant.
L’Élysée promet un "examen approfondi"
Myriam, qui a écrit à l’Élysée après avoir porté plainte, a reçu une réponse datée du 10 décembre dans laquelle il lui est promis "un examen approfondi" de son dossier par les ministères de la Justice et des Affaires étrangères.
"Sensible à l'épreuve que vous traversez, M. François Hollande, qui mesure l'étendue de vos inquiétudes, comprend votre angoisse et le sentiment d'incompréhension qui vous anime", selon ce courrier.
Elle souhaite qu’un mandat d’arrêt international soit délivré contre son mari afin qu’il soit arrêté et qu’elle puisse retrouver sa fille au plus vite.