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Centrafrique : "Les machettes, je ne m'en sers que pour assurer ma sécurité"

L'armée française poursuit ses opérations de désarmement près de Bangui. Reportage dans une zone difficile d'accès, où les soldats tricolores ne retirent pas toujours leurs armes aux ex-Séléka qui craignent des représailles.

Des blindés français se sont déployés, jeudi 19 décembre, dans un quartier musulman de Bangui, où est établi un groupe de l'ex-Séléka. "Faites un tour des fondations pour voir s'il n'y a pas de munitions cachées", lance un soldat français.

Le gradé s'approche d'un petit groupe de villageois. "Faut pas attendre les gens au coin de la rue avec ça", lance-t-il à un homme portant une balaka à la main. "Je reste là tant que je n'ai pas le nunchaku et les deux machettes, prévient-il. Ce genre d'armes sert pour le travail aux champs, et non à découper les gens." "Je ne m'en sers que pour assurer ma sécurité", rétorque le villageois.

"Conjuguer le règlement avec un peu de bon sens"

Les soldats français repartent en leur laissant leurs armes blanches. Dans ce quartier éloigné, désarmer le groupe pourrait exposer ses hommes à des représailles immédiates. "C'est toute la difficulté de cette mission, commente le gradé. C'est de conjuguer les règlements avec un peu de bon sens."

Le meilleur moyen de sécuriser cette zone difficile d'accès consiste à "leur donner les moyens de faire tampon le temps qu'on intervienne", explique le militaire. Avant de nuancer : "En revanche, dès qu'on s'approche des axes principaux, on ratisse toutes les armes qu'on voit, quelle que soit l'obédience de la personne".

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"La situation reste tendue à Bangui"
Centrafrique : "Les machettes, je ne m'en sers que pour assurer ma sécurité"