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Des échanges de tirs ont eu lieu, lundi à Brazzaville, entre les forces de l'ordre et des hommes du colonel Ntsourou. Ce dernier, accusé par les autorités congolaises de "détenir un important stock d'armes", a été arrêté.

C’est le dernier épisode d’un conflit qui oppose le colonel Marcel Ntsourou aux autorités congolaises. Selon des sources policières, cet officier de l’armée, condamné à cinq ans de travaux forcés avec sursis après l’explosion meurtrière, en mars 2012, du dépôt de munitions de Mpila, a été arrêté, lundi 16 décembre, à son domicile du centre-ville de Brazzaville, encerclé depuis la veille par les forces de l'ordre. L'ancien secrétaire général du Conseil de sécurité est soupçonné de "détenir un important stock d'armes".

Son interpellation intervient après qu'une fusillade a éclaté entre les soldats et des fidèles de l’officier, suscitant la panique dans la capitale congolaise. Selon un habitant cité par l’AFP, la police a fait sortir les élèves des écoles alentours et des boutiques de la ville ont fermé. Certains affirment même avoir vu des chars dans la ville. Une information qu’un diplomate interrogé par l’AFP a démentie. Les échanges de tirs ont cessé vers 12 heures [heure locale].

"Nous nous défendrons jusqu’à ce que le dernier d’entre nous tombe"

"L’armée est en train d’attaquer mon domicile. Depuis hier soir, des troupes sont concentrées autour de ma maison", avait rapporté le colonel Ntsourou, joint au téléphone par RFI durant la fusillade qui, selon lui, a fait plusieurs morts parmi ses hommes. Et d’ajouter : "Il s’agit des ordres du président Sassou [...]. Nous nous défendrons jusqu’à ce que le dernier d’entre nous tombe".

"Les militaires sont sur le pied de guerre. Ils ont reçu mandat du haut-commandement pour déloger le colonel Tsourou, qui n'est plus au Conseil national de sécurité, avait indiqué un peu plus tôt à l’AFP un adjudant de gendarmerie. Alors il doit quitter la maison de fonction qu'il occupe. De gré ou de force, on doit le faire partir aujourd'hui."

Six militaires condamnés

Ancien compagnon d’armes du l’actuel président Denis Sassou Nguesso, le colonel Tsourou avait été condamné en septembre à cinq ans de travaux forcés avec sursis pour complicité d'incendie involontaire et détention illégale d'armes de guerre dans le cadre de l'affaire des explosions meurtrières de Mpila, le 4 mars 2012 à Brazzaville.

Depuis, l’officier en disgrâce affirme que l'explosion du dépôt de munitions serait un accident maquillé en attentat pour couvrir les responsables d'une série de négligences coupables.

L'explosion dans le quartier résidentiel de Mpila avait fait officiellement près de 300 morts, plus de 2 300 blessés et 17 000 sans abris en mars 2012. Six militaires avaient été condamnés et 26 autres prévenus acquittés par la justice congolaise dans le cadre de cette affaire.

Avec dépêches AFP