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Plus de 600 morts et 159 000 déplacés en Centrafrique, selon l'ONU

Malgré l’intervention des forces armées françaises en Centrafrique, les affrontements sanglants entre chrétiens et musulmans ne faiblissent pas. L’ONU a dénombré plus de 600 morts en une semaine et 159 000 déplacés dans la seule capitale Bangui.

Les tueries entre chrétiens et musulmans ont provoqué la mort de 450 personnes à Bangui et fait 160 tués dans d'autres régions de la Centrafrique en une semaine, selon un porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). L'agence onusienne a également fait état de 159 000 déplacés dans la seule capitale Bangui, répartis autour de l'aéroport, dans les églises et les mosquées.

En dépit de l’intervention des forces armées françaises, "la spirale de l'affrontement s'est brutalement aggravée, ajoutant à la crise sécuritaire les prémices d'une crise humanitaire", a de son côté reconnu vendredi 13 décembre le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en visite à Bangui.

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Reportage dans un camp de déplacés près de Bangui

Le bilan des violences devrait par ailleurs s'alourdir, de nouveaux corps étant découverts chaque jour dans les quartiers et dans la brousse, selon l'ONU. Ainsi, 27 musulmans ont été tués jeudi par des milices chrétiennes dans un village de la région de Bouar (ouest), selon le Haut commissariat aux droits de l'Homme. Lundi, les troupes françaises avaient entrepris un vaste désarmement, à commencer par celui des anciens rebelles de la Séléka, mais l'opération s'est accompagnée de représailles chrétiennes contre les communautés musulmanes.

"L'effusion de sang doit cesser"

Dénonçant "la poursuite d'un cercle vicieux d'attaques et de représailles", une porte-parole du Haut commissariat a appelé les dirigeants des différentes communautés religieuses "à contenir l'intolérance et les violences". De même, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a invité chrétiens et musulmans à "suivre la voie de la paix", soulignant que "l'effusion de sang doit cesser".

Le 5 décembre, des milices d'autodéfense chrétiennes avaient lancé une offensive dans Bangui contre des positions de l'ex-rébellion à dominante musulmane de la Séléka (au pouvoir) et des quartiers musulmans. Cette attaque avait entraîné les représailles sanglantes des combattants Séléka sur les populations très majoritairement chrétiennes de la capitale, qui avaient elles-mêmes précipité l'intervention militaire de la France, lancée le soir même après un feu vert de l'ONU.

Avec AFP