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Les relations diplomatiques entre Téhéran et Londres se réchauffent

Le nouveau chargé d'affaires non résident iranien est attendu jeudi à Londres. Une visite évènement qui marque le réchauffement des relations entre les deux pays depuis l'élection en juin du président Hassan Rohani.

L’heure est à la normalisation entre la Grande-Bretagne et l’Iran. Le nouveau chargé d'affaires non résident iranien, Hassan Habibollah-Zadeh, est attendu jeudi 12 décembre à Londres, a annoncé le chef de la diplomatie britannique William Hague sur son compte Twitter.

Cette visite aura lieu un peu moins de 10 jours après celle de son homologue britannique à Téhéran, le 3 décembre, lorsque Ajay Sharma était devenu le premier diplomate du Royaume-Uni à se rendre en Iran depuis deux ans. Ce dernier, qui a déjà occupé le poste de numéro deux de la mission diplomatique britannique à Téhéran, avait alors eu, selon ses propres termes, "des discussions détaillées et constructives avec le ministère iranien des Affaires étrangères afin de faire avancer, étape par étape et sur une base réciproque, les relations bilatérales".
Détente diplomatique
L'accord d'échange diplomatique, qui marque le réchauffement des relations entre les deux pays, avait été finalisé entre le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif à la mi-octobre en marge de la première réunion de Genève entre les grandes puissances et l'Iran sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. En septembre, les deux hommes s’étaient entretenus dans le cadre d’une rencontre bilatérale organisée à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Autant de gestes rendus possibles par la détente diplomatique amorcée entre l’Occident et la République islamique depuis l'élection en juin du modéré Hassan Rohani à la présidence iranienne.
Si les deux pays n'avaient pas formellement rompu diplomatiquement après la mise à sac fin en novembre 2011 de la représentation britannique en Iran par des manifestants qui protestaient contre l'annonce de nouvelles sanctions de Londres contre Téhéran, leurs relations étaient devenues exécrables. Le ministère britannique des Affaires étrangères s’était déclaré "scandalisé" par "l'intrusion inacceptable" de manifestants dans son ambassade et répliqué par l’annonce des fermetures de sa chancellerie à Téhéran et de l'ambassade d'Iran sur son territoire.
Une relation tumultueuse depuis 1979
Les relations entre l'Iran et la Grande-Bretagne ont régulièrement été émaillées de crises depuis la révolution islamique de 1979, mais les tensions se sont accentuées après le durcissement du régime consécutif à la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en 2009.
Téhéran avait alors accusé les services secrets britanniques d'utiliser la chaîne en persan de la BBC, très écoutée en Iran, pour chercher à déstabiliser le régime en soutenant l'opposition réformatrice. En outre, le Parlement iranien avait menacé en décembre 2010 de réduire les relations avec la Grande-Bretagne après des déclarations très critiques du précédent ambassadeur britannique à Téhéran, Simon Gass, sur la situation des droits de l'Homme en Iran. "Depuis 2009, l'ambassade de Grande-Bretagne travaille nuit et jour comme un cabinet de guerre" contre l'Iran, avait notamment accusé une parlementaire iranienne, Zohreh Elahian.
Avec AFP et Reuters