logo

Une ONG américaine a annoncé avoir acheté, lundi, les masques "sacrés" amérindiens qui avaient été mis en vente à Paris, malgré une vive polémique. L'ONG assure en avoir fait l'acquisition pour les restituer à la tribu Hopi.

Une association américaine, la Fondation Annenberg, a annoncé avoir acheté aux enchères à Paris, lundi 9 décembre, 24 masques hopis et Apache san Carlos afin de les rendre à ces tribus amérindiennes qui les considèrent sacrés.

Ce geste altruiste vient mettre fin à la polémique autour de la mise en vente de ces masques à l’Hôtel Drouot – qui avait suscité l’indignation des États-Unis et des associations de défense des tribus indiennes. La fondation privée, basée à Los Angeles, a déboursé 530 000 dollars pour acquérir 21 masques hopis et 3 masques Apache san Carlos.

L’ambassade des États-Unis avait, en effet, tenté, samedi 8 décembre, de faire suspendre la vente en mettant en avant l’argument de l’importance de ces objets pour les communautés Hopi et Apache. Le communiqué de la représentation américaine précisait que les deux tribus devaient pouvoir avoir "la possibilité d'identifier les objets, de vérifier leur provenance" afin de déterminer si elles pouvaient "revendiquer ces objets selon les termes de la Convention de l'Unesco de 1970 sur l'exportation et le transfert de propriété de biens culturels, ou de toute autre juridiction".

Une association déboutée par la justice

Cette intervention faisait suite à l’échec de Survival International, l’association de défense des peuples aborigènes, à empêcher légalement cette vente aux enchères de 25 masques hopis.

L’association a en effet été déboutée par le tribunal de grande instance de Paris, vendredi 6 décembre, de sa demande de suspension. "Si la vente de ces objets cultuels peut constituer un outrage à la dignité de la tribu Hopi, cette considération morale et philosophique ne donne pas, à elle seule, droit au juge des référés de suspendre la vente de ces masques qui n'est pas interdite en France", a notamment considéré la juge des référés, Claire David, dans son ordonnance consultée par l'AFP. Le document pointe également qu'"aucune disposition législative française n'interdit la vente d'objets provenant de la tribu Hopi".

Quant à la tribu concernée, elle a été déclarée irrecevable à agir, dans une ordonnance de référé.

Considérés comme sacrés, les masques appelés "Katsinam" par les indiens de la tribu Hopi, sont portés par des danseurs lors de cérémonies religieuses, généralement interdites aux personnes extérieur. En avril dernier, la maison Neret-Minet & Tessier Sarrou avait vendu 70 masques hopis pour 930 000 euros, à l’Hôtel Drouot, à Paris, malgré une vague de protestations des associations et de personnalités comme l’acteur Robert Redford.

Avec AFP