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Une marée humaine à Kiev pour réclamer le départ de Ianoukovitch

Ce fut une nouvelle démonstration de force. Entre 250 000 et 300 000 partisans de l'intégration européenne se sont mobilisés à Kiev, dimanche, pour faire plier le président Viktor Ianoukovitch, accusé de vouloir "vendre" l'Ukraine à la Russie.

Des centaines de milliers d’opposants ukrainiens se sont rassemblés dimanche 8 décembre place de l’Indépendance à Kiev, sous la neige, pour accentuer la pression sur le gouvernement. Ils veulent faire plier Viktor Ianoukovitch, qui cherche à se rapprocher de la Russie, après avoir renoncé à un accord d’association avec l’Union européenne. Ils étaient entre 250 000 et 300 000 selon les organisateurs.

"Il devient de plus en plus difficile de se déplacer ici, dans le centre de Kiev, a rapporté Gulliver Cragg, l’envoyé spécial de FRANCE 24, vers 18h. Les manifestants affluent de toutes les directions. Ils sont même sur les collines autour de la place de l’Indépendance".

Une vidéo de la foule - impressionnante - rassemblée à Kiev, le 8 décembre

Parmi la foule se trouvait notamment Evguenia Timochenko, la fille de l’opposante et ex-Première ministre Ioulia Timochenko. Entre plusieurs slogans "Démission ! Démission !" à l’encontre de Viktor Ianoukovitch, les manifestants ont appelé à la libération de l’ancienne chef du gouvernement : "Liberté à Ioulia!", a scandé la foule.

"Ne baissez pas les bras, ne faites pas de pas en arrière, ne vous mettez pas à la table des négociations avec ce pouvoir qui a le sang sur les mains", a lancé Evguenia Timochenko, en référence aux violences policières contre des étudiants la semaine dernière.

En fin d'après-midi, des manifestants ont renversé une statue du leader de la Révolution russe de 1917 Vladimir Lénine dans le centre de Kiev. La statue a été déboulonnée par des manifestants "masqués", qui brandissaient des drapeaux du parti ultra-nationaliste Svoboda (Liberté), a précisé un porte-parole de la police de la capitale de l'ex-république soviétique indépendante depuis 1991.

La statue de Lénine est déboulonnée à Kiev, le 8 décembre

Élections anticipées

Les protestataires ukrainiens espèraient une mobilisation record : jusqu'à un million de personnes.  

Ce rassemblement risque d'accroître un peu plus les tensions avec le pouvoir. Le refus du gouvernement de signer fin novembre l'accord d'association avec l'UE négocié depuis trois ans et les violences contre les manifestants il y a une semaine ont plongé ce pays de 46 millions d'habitants dans une crise politique sans précédent depuis la Révolution orange de 2004.

L'opposition réclame l'organisation d'élections anticipées et veut que soient punis les responsables des violences policières. Elle demande aussi la libération des personnes mises en détention provisoire pour "troubles".

"Nous souhaitons une révolution"

Entre 200 000 et 500 000 personnes, selon les sources, s'étaient déjà rassemblées le 1er décembre sur la place de l'Indépendance à Kiev.

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La veille, la dispersion violente d'une manifestation au même endroit avait fait des dizaines de blessés, dont de nombreux étudiants.

Les manifestants continuent d'occuper des campements de fortune sur cette place symbolique. "Nous souhaitons que notre pays accède au niveau des pays les plus avancés en Europe. Cela signifie une réelle démocratie et des droits identiques devant la loi", explique Valentina Mysak, 58 ans, qui a prévu de participer à la manifestation de dimanche.

"Au fond de notre cœur, nous souhaitons la révolution", a commenté Dennis Tcherniavski, 25 ans, ouvrier agricole. "La question n'est plus de rejoindre l'Europe mais d'avoir un gouvernement à visage humain".

Avec AFP et REUTERS

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