Le président François Hollande a annoncé samedi que le dispositif militaire français en Centrafrique atteindrait 1 600 soldats dans la soirée. Ils tentent de ramener la sécurité à Bangui et commencent à se déployer en dehors de la capitale.
Initialement, il n'était question que de 1 200 hommes. Mais le dispositif militaire français en République centrafricaine atteindra 1 600 soldats samedi soir, a annoncé François Hollande à l'issue du sommet franco-africain sur la paix et la sécurité en Afrique.
"Jeudi soir, il y avait 600 militaires français. Hier soir, il y en avait 1 000, ce soir il y en aura 1 600", a-t-il déclaré samedi 7 décembre. "C'est un chiffre qui demeurera autant que nécessaire pour cette mission. Cette force va se redéployer le plus rapidement possible et partout où il y a des risques pour la population", a expliqué le président français, ajoutant que les soldats français devront "désarmer toutes les milices et groupes armés".
L'Élysée a également annoncé que l'Union africaine avait décidé de porter sa force en Centrafrique, la Misca, à 6.000 hommes contre 3.600 initialement prévus. Aucune date n'a cependant été fixée pour le renforcement de cette force.
Les premiers renforts terrestres français sont arrivés
Samedi matin, selon RFI, une colonne de troupes françaises venue du Cameroun voisin est entrée sur le territoire centrafricain par la localité de Cantonnier. Selon l'Agence France Presse, les militaires français ont ensuite fait une "entrée triomphale" à Bouar (nord-est), près de la frontière camerounaise, à un peu plus de 400 km de la capitale.
Les militaires français ont renforcé leur présence dans Bangui. Selon l'état-major, la densité des patrouilles françaises, à pied ou motorisées, a été multipliée par trois ces dernières heures sur les principaux axes et certaines voies secondaires de la capitale. Des patrouilles conjointes ont notamment été conduites avec des soldats de la force africaine présente en Centrafrique, a souligné le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major. Dans les airs, des avions de combat français Rafale et des hélicoptères ont survolé à basse altitude la capitale et les principaux accès à la ville.
"Les exactions n'ont pas cessé"
La situation peut sembler plus calme à Bangui, par rapport aux deux derniers jours, au cours desquels plus de 300 personnes ont été tuées, selon la Croix-Rouge. Mais des hommes armés viennent encore terroriser les populations dans certains quartiers de la ville et plusieurs centaines de personnes sont toujours à proximité de l’aéroport, où sont basées les forces françaises, en quête d'un lieu sûr.
it"Les exactions n’ont pas cessé depuis 48 heures, elles sont permanentes et quasi généralisées", rapportait samedi matin Matthieu Mabin, envoyé spécial de FRANCE 24 à Bangui. "Plusieurs quartiers de la ville sont aux mains de milices armées, les militaires français tentent d’y évoluer avec des véhicules blindés mais à chaque fois qu’ils débarquent pour patrouiller à pied dans les quartiers, alors ils sont sollicités par les populations pour intervenir et empêcher une exaction."
Des patrouilles de reconnaissance ont également été engagées depuis Bangui vers le nord et depuis le Cameroun vers l'est du pays, a précisé le porte-parole de l'état-major.
Les soldats français poursuivent leur déploiement
Cinq compagnies de combat étaient présentes samedi midi en RCA, a souligné le colonel Jaron. Elles disposent de quatre hélicoptères Puma et de deux Gazelle. "Nous avons 24 heures d'avance sur le déploiement de l'ensemble de notre format Sangaris", a souligné pour sa part un responsable de la Défense. Sangaris est l'appellation donnée à l'opération française en Centrafrique, du nom d'un papillon local.
"C’est une mission extrêmement compliquée, qui peut dégénérer à tout moment", explique Matthieu Mabin. En cause notamment, la multiplicité des groupes armés "extrêmement difficiles à identifier".
itAvec AFP et Reuters