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La retraite chapeau de Philippe Varin fait grincer des dents chez PSA

Le futur ex-PDG de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, devrait toucher une retraite chapeau d'environ 21 millions d'euros, dénoncent les syndicats du constructeur automobile français en difficulté.

21 millions d'euros pour seulement cinq années à la tête de PSA. C'est le montant de la retraite chapeau que devrait toucher Philippe Varin, l'actuel patron du constructeur automobile français, appelé à être remplacé par le numéro 2 de Peugeot Carlos Tavares. Une somme qui a été révélé, mardi 26 novembrer, par le syndicat CGT de l'usine de Sochaux. "Pour garantir la retraite chapeau de M. Varin, PSA a déjà mis de côté à son intention la modique somme de 20 968 000 d’euros. En retraite, M. Varin pourra continuer à toucher de PSA un million par an (2 740 euros par jour)", souligne le syndicat dans un communiqué publié en ligne.

Une révélation qui a provoqué un malaise au sein de l'entreprise en difficulté qui avait annoncé, en juillet 2012, un plan de restructuration prévoyant la suppression de 11 200 postes et la fermeture de l'usine d'Aulnay. "Bien sûr que c’est choquant, bien sûr qu’il devrait y renoncer", a ainsi estimé sur LCI Jean-Pierre Mercier, délégué syndical à l’usine d’Aulnay.

Pas un parachute dorée

Au-delà même de PSA, cette retraite chapeau a été largement condamnée par le monde politique. Le député PS Malek Boutih a ainsi jugé qu'à l'heure où tout le monde était appelé à se serrer la ceinture, il serait peut-être plus judicieux "d'offrir [à Philippe Varin] un pot de retraite, avec quelques cacahuètes". "Ça fait beaucoup trop, ça a même un parfum d’indécence", a ajouté, de son côté, François de Rugy, coprésident du groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

Même à droite, la pilule de ces 21 millions d'euros a du mal à passer. "Je suis contre et je suis choqué. Partir avec une retraite de cette importance là quand on a échoué à la tête de Peugeot, (…) je trouve ça indécent", a réagi au micro de Radio Classique le député UMP Bruno Le Maire. Pour l'ancien président UMP de l'Assemblée nationale Bruno Accoyer, les dirigeants d'entreprises devraient songer à renoncer ou diminuer leurs avantages "lorsque les résultats [de leur groupe] ne sont pas satisfaisants".

Le Medef s’est aussi joint au débat. Le syndicat du patronat a annoncé que son instance de déontologie a décidé de "s’auto-saisir" afin de voir si cette somme était conforme aux règles déontologiques que le Medef tente de promouvoir dans le monde des patrons d’entreprise.

La direction de PSA a tenté de désamorcer la polémique. "Il n'y a pas de chèque qui lui sera donné", a indiqué un porte-parole du constructeur automobile. Une manière de préciser que cette somme n'est en aucun cas un parachute dorée (montant versé en une fois lorsque le dirigeant quitte ses fonctions), mais un montant qui sera attribué à Philippe Varin au titre du régime de retraite complémentaire prévu pour l'ensemble de la direction de PSA.