Les négociations en cours, depuis trois jours à Genève, sur le nucléaire iranien ont progressé vendredi entre Téhéran et le groupe "5+1", selon les diplomates présents qui affirment qu'un compromis a été proposé sur l'enrichissement d'uranium.
Les négociations auraient avancé vendredi à Genève, estiment les diplomates, après trois jours de discussion à huis clos entre l'Iran et les grandes puissances du 5+1 (Russie, États-Unis, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) sur le programme nucléaire de Téhéran.
Un compromis a en effet été proposé sur le problème du droit à l’enrichissement de l’uranium revendiqué par l’Iran. La formulation de ce compromis, toujours à l’étude, éviterait de reconnaître explicitement un droit à enrichir l’uranium. "Si vous évoquez le droit à un programme nucléaire pacifique, c’est ouvert à l’interprétation", a en revanche indiqué un diplomate.
Après l’échec des négociations lors du dernier round du 9 novembre, tous espèrent parvenir cette fois à un accord. Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a donc décidé de se rendre dès vendredi à Genève, pour tenter d’aplanir les différends subsistants. Plus tard dans la soirée, les ministres français et britannique des Affaires étrangères, Laurent Fabius et William Hague, ont également pris la direction des bords du lac Léman. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, est déjà sur place.
"L'enrichissement n'est pas négociable"
Les débats portent autant sur la méthode de négociation que sur le contenu dont les paramètres sont connus : obtenir la suspension de l'enrichissement de l'uranium iranien, préalable à la fabrication d'une arme atomique, en échange d'une levée partielle des sanctions imposées à l'Iran depuis 2006.
Contrairement à Téhéran, les États-Unis et leurs alliés occidentaux estiment que le droit à l’enrichissement n’existe pas, mais l’Iran en fait une question de souveraineté nationale. La délégation iranienne a insisté vendredi matin, à nouveau, sur la nécessité pour les 5+1 de "reconnaître le droit de l'Iran à l'uranium enrichi", un des principaux points d'achoppement entre les négociateurs.
"Le programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran sera maintenu comme une partie importante de toute négociation et de toute solution", a affirmé M. Zarif. "L'enrichissement en Iran n'est pas négociable et nous allons le poursuivre sur le sol iranien, nous demandons à l'autre partie de le respecter", a-t-il dit.
La levée des sanctions, une priorité
La levée des sanctions est également une priorité pour Téhéran. Les sanctions ont déjà fait perdre 120 milliards de dollars à l'économie iranienne, depuis leur entrée en vigueur, selon des sources américaines. L'année dernière, le produit intérieur brut (PIB) iranien a reculé de plus de 5 % et le rial, la devise nationale, a perdu environ 60 % de sa valeur par rapport au dollar depuis 2011.
En cas d'accord, l'Iran pourrait récupérer pour six mois une somme de l'ordre de 6 milliards de dollars, a laissé entendre sur CNN Samantha Power, l'ambassadrice des États Unis auprès de l'ONU.
Avec dépêches (AFP et REUTERS)