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Claude Verlon, un "as" de la technique, amoureux du continent africain

Claude Verlon, technicien de reportage, a été enlevé et assassiné avec sa consœur Ghislaine Dupont, samedi 2 novembre, dans le nord du Mali. Amoureux du continent africain, Claude Verlon était un journaliste chevronné.

Il était amoureux de l’Afrique et du terrain. Le journaliste Claude Verlon, 58 ans, assassiné dans le nord du Mali, samedi 2 novembre, avait passé une grande partie de sa carrière à sillonner les coins les plus chauds de la planète : Libye, Ethiopie, mais aussi Irak, Afghanistan...

Le 25 juillet 2013

Les casques bleus en patrouille à Kidal
(01:35)

Et puis le Mali, qui n’avait plus beaucoup de secret pour lui. Il avait couvert les élections présidentielles du mois juillet avec sa consœur Ghislaine Dupont. Ensemble, ils avaient donc décidé d'y retourner au mois de novembre pour y réaliser une émission "spéciale Mali" avant les élections législatives. "J'ai été les chercher à l'aéroport au mois de juillet, lorsqu'ils sont rentrés de Kidal. Ils étaient contents d'y retourner cette semaine pour faire leur travail", témoigne Olivier Roux, un collègue des deux journalistes assassinés.

Sur le terrain, Claude Verlon s'occupait de tout ce qui est technique. Un rôle essentiel, particulièrement sur les terrains difficiles. "Il était capable de déployer une antenne satellite dans n'importe quelle condition. Il pouvait monter des studios RFI aux quatre coins du globe. Il était l'homme indispensable, faisant preuve toujours d'une grande rigueur", peut-on lire sur le site de RFI.

"Je vais réussir à ouvrir la valise satellite à temps, tu vas voir"

Le 26 juillet 2013

Dans un cantonnement rebelle, à Kidal
(01:30)

Sa hantise : que les directs dont il avait la charge soient coupés à cause d'une faute technique. Alors, consciencieux, Claude vérifiait et re-vérifiait plusieurs fois son matériel. "Je n'ai pas le droit à l'erreur", martelait-il. Il en commettait d’ailleurs peu. "C’était un as en la matière", a précisé Marie-Christine Saragosse, la présidente de France Médias Monde.

Sans être tête brûlé, Claude Verlon, aimait les défis. "Plus c’était compliqué techniquement, plus ça l’excitait, confirme Nicolas Champeaux, journaliste au service Afrique de RFI. Je suis parti plusieurs fois en mission avec lui, en Libye, en Éthiopie, avec Christophe Boisbouvier. À quelques minutes d’un direct [...] on se disait : ‘Ça ne va pas être possible, il va falloir faire ce direct sur le portable’. Et Claude nous disait : ‘Non, non, non, je vais réussir à ouvrir la valise satellite à temps, tu vas voir’".

Un "as" donc, mais aussi un professionnel qui ne fonçait jamais tête baissée. Avant chaque mission, il se renseignait sur la situation du pays. Son carnet d’adresse lui permettait de nouer des liens dans presque toutes les capitales de la planète. Il était sérieux, mais "ne roulait pas de mécaniques", précisent ses collègues. 

Claude Verlon était entré à RFI en avril 1982. Il était depuis devenu le responsable adjoint du service reportage-technique.

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Marie-Christine Saragosse, la présidente de France Médias Monde
Claude Verlon, un "as" de la technique, amoureux du continent africain