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Interrogée sur Europe 1 jeudi, Marine Le Pen a exprimé sa gêne face aux images de l'arrivée, la veille, des ex-otages français au Sahel. La présidente du Front national a notamment évoqué leur "étrange" tenue vestimentaire et leur "réserve".

Invitée jeudi matin sur l’antenne d’Europe 1, Marine Le Pen a fait part de son "malaise" et de son étonnement  face aux images de l’arrivée des quatre ex-otages français détenus plus de trois ans au Sahel. Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, qui avaient été enlevés en octobre 2010 à Arlit, au Niger, sont revenus mercredi en France.

MARINE LE PEN PLAIDE LA MALADRESSE

Sur la radio RTL, la présidente du Front national est revenue jeudi sur ses propos, plaidant la "maladresse" alors qu'elle souhaitait, explique-t-elle, dénoncer une "instrumentalisation" de cette libération.

"Manifestement, je me suis exprimée de manière maladroite puisqu'il ne s'agissait en aucun cas dans mon esprit, d'émettre la moindre critique à l'égard des otages", a-t-elle expliqué sur la radio française. "Donc tout à fait évidemment je me réjouis de la libération".

"Ces images m'ont laissée dubitative. J'ai trouvé cette extrême réserve étonnante, j'ai trouvé leur habillement étonnant , j'ai ressenti un malaise en voyant ces images, je pense que je n'ai pas été la seule", a déclaré la présidente du Front national.

Interrogée par le journaliste Thomas Sotto qui tente de la pousser dans son raisonnement, la présidente du parti d'extrême droite évoque l’"étrange"  tenue vestimentaire des quatre hommes. Priée de dire si elle fait allusion à une possible islamisation des anciens otages, elle assure qu’elle n’est "pas dans l’allusion mais dans le sentiment". Elle exige néanmoins des explications :   

"Les deux qui portaient la barbe taillée d'une manière qui était tout de même assez étonnante, l'habillement était étrange", dit-elle, "cet otage avec le chèche sur le visage… ça mérite quelques explications de leur part . "
Ne pas payer : "un risque qu’il faut prendre"

Réagissant aux informations qui faisaient état, mercredi, du versement de 20 à 25 millions d'euros en échange de la libération des quatre otages français – ce qu’a aussitôt démenti l’entourage du président François Hollande -   Marine Le Pen a pointé du doigt la stratégie française.   
"La France paye et à chaque fois, elle dit qu’elle ne paye pas", a-t-elle accusé, dénonçant le principe : "Plus vous payez de rançon et plus vos compatriotes (…) deviennent une cible de choix pour les fondamentalistes."
La présidente du Front national estime, elle, qu’il faut courir le risque de ne pas payer afin de ne pas inciter d’autres enlèvements : "Ne pas payer de rançon ne veut pas dire que les otages vont mourir. C’est un risque qu’il faut prendre, d’autant que nous avons des services de renseignement et une armée capables de récupérer nos otages sans verser des rançons."