Après l’écrasante victoire du chef de l'État sortant à l'élection du 9 avril, l’opposition algérienne crie au scandale. Saïd Sadi, porte-parole du RCD, affirme à FRANCE 24 que son parti entend porter plainte pour diffamation.
En Algérie, plusieurs partis d'opposition ne reconnaissent toujours pas la réélection à la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, à la suite du scrutin du 9 avril. Le secrétaire général du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a annoncé qu’il entendait porter plainte devant les tribunaux.
Le leader du RCD compte "poursuivre pour diffamation" le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Le chef du gouvernement avait estimé que "ceux qui appelaient au boycottage" de la campagne de Bouteflika devaient être considérés comme des "traîtres à la nation". Le RCD est l'un des nombreux partis d'opposition qui a boycotté le scrutin.
Celui-ci accuse également le président réélu d’avoir violé la loi en s’appropriant le combat contre le colonisateur français : "Le candidat Bouteflika a usé et abusé du patrimoine symbolique de la nation. Il a récupéré l’ensemble des héros de la guerre de Libération et les a transformés en ‘pin's’ pour décorer ses affiches électorales, ce qui est rigoureusement interdit par la loi électorale algérienne."
À l’image d’une frange importante de l’opposition, le RCD estime que "le troisième mandat de Bouteflika relève d’un coup d’État, puisqu’il a violé la Constitution pour se donner une présidence à vie". La révision de la Constitution a été entérinée par une Assemblée nationale dominée par les partisans du chef de l'État, en novembre 2008.
Saïd Sadi n’est pas très optimiste sur le résultat de son action en justice. Il veut cependant s’appuyer sur la portée populaire de cette manœuvre : "Il faut absolument que le peuple algérien sache que nous ne sommes pas disposés à admettre ces résultats, ce coup de force constitutionnel. La nation algérienne ne mérite pas l’humiliation qu’elle vient de subir."
Le président Bouteflika a été réélu à la tête du pays avec plus de 90 % des suffrages, le 9 avril. Une victoire écrasante rejetée par une partie de l’opposition, qui estime que le scrutin est entaché de fraudes massives.