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Après quatre ans de crise, Madagascar élit son président

Les Malgaches sont appelés aux urnes vendredi pour le premier tour de l'élection présidentielle dont sont exclus l'ancien président Marc Ravalomanana et son rival Andry Rajoelina. Le second tour est prévu le 20 décembre.

Plus de sept millions de Malgaches sont appelés à voter vendredi 25 octobre pour le premier tour d'une élection présidentielle qui devrait tourner au duel entre deux candidats respectivement soutenus par l'ancien président Marc Ravalomanana et son rival Andry Rajoelina, tous deux interdits de scrutin.

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En vidéo : Après 4 ans de transition, la Grande Ile exsangue
Après quatre ans de crise, Madagascar élit son président

Jeudi soir, Andry Rajoelina, qui avait pris le pouvoir à la faveur d'un coup d'État en 2009, s'est adressé à ses compatriotes pour leur demander d'élire à sa place un président guidé par "le patriotisme", et non par "la soif du pouvoir". "Ils étaient 33 candidats ; vous allez en élire deux pour le second tour et il n'y en a qu'un seul qui sera le futur président des Malgaches", a résumé Andry Rajoelina dans une allocution radio-télévisée.

Ce dirigeant, selon lui, doit être "un président sage, un président qui ne trahira pas le peuple malgache, un président humble, clairvoyant […] C'est vous qui avez le dernier mot."
Les héritiers
Andry Rajoelina n’a officiellement adoubé personne parmi les trois candidats directement issus de son parti TGV, mais son entourage a activement soutenu Hery Rajaonarimampianina, ancien ministre des Finances.
Dans une allocation télévisée mercredi soir, Hery Rajaonarimampianina a promis, s'il est élu, de mettre fin aux délestages d'électricité dans les six mois et de renégocier les contrats miniers avec les compagnies internationales. "Pour les projets à venir, on devrait revoir les textes régissant ce secteur", a-t-il précisé.
Pour ce candidat, la crise économique et sociale dans laquelle est plongée la Grande Ile - où 9 habitants sur 10 vivent avec moins de 2 dollars par jour – est due à la fragilité de l’actuelle autorité de transition malgache, coalition de consensus instable, ce qui est "un facteur de blocage".
À quelques kilomètres de là, Robinson Jean Louis, le candidat de Marc Ravalomanana (au pouvoir de mai 2002 jusqu'à son renversement en mars 2009 par Rajoelina), tenait aussi son dernier meeting mercredi soir.
"Nous avons montré que le peuple malgache veut un changement. Les électeurs du pays veulent se distancer de la corruption, d'une mauvaise gouvernance et de l'échec. L'impact de nos rassemblements a montré que nos idées sont soutenues par la population", a lancé Robinson Jean Louis, à une foule en délire.
Important dispositif de sécurité
Alors que la population, instruite par l'histoire récente du pays, s'inquiète de possibles coups de force dans Antananarivo, les forces de l'ordre ont fait savoir qu'elles étaient prêtes à toute éventualité. "On va renforcer nos effectifs partout, avec des éléments mixtes, police, gendarmes et militaires. On prend seulement des précautions", a indiqué à l'AFP le général Guy Bobin Randriamaro, numéro deux de la gendarmerie nationale.
Les Malgaches sont appelés aux urnes de 6h à 17h (3h à 14h GMT) vendredi, les bureaux de vote pouvant éventuellement rester ouvert plus longtemps en cas d'affluence. Les premières tendances sont attendues dans la nuit de vendredi à samedi. Un probable second tour est prévu le 20 décembre, couplé avec des élections législatives.

Avec dépêches