En Irak, au moins 49 personnes ont perdu la vie dimanche dans des violences, dont 34 dans une explosion suivie d'un attentat suicide près d'une terrasse de café à Bagdad. Le pays connaît ses pires violences depuis cinq ans.
Nouvelle journée de violence en Irak. Dimanche, au moins 49 personnes ont trouvé la mort dans des violences à travers le pays dont 34 dans une explosion suivie d'un attentat suicide contre un café à Bagdad. Une bombe a d’abord explosé près d'une terrasse de café de la capitale irakienne ; un kamikaze a ensuite fait détoner sa ceinture d'explosifs au moment où une foule se formait sur les lieux de l'attaque, dans le quartier majoritairement chiite d'Al-Amil dans le sud de Bagdad, selon une source policière. La police a ensuite bouclé le périmètre, rapidement nettoyé par les services de secours, selon un journaliste de l'AFP. Outre les 34 personnes tuées, au moins 50 ont été blessées, ont indiqué des responsables médicaux et de sécurité.
Multiples attentats suicides
Plus tôt dans la journée, huit kamikazes avaient attaqué les forces de sécurité et un bâtiment gouvernemental à Rawa, dans la province d'Al-Anbar, tuant huit personnes dont un enfant, trois membres du conseil local et trois policiers. Deux kamikazes à pied et un autre à bord d'une voiture bourrée d'explosifs ont attaqué le siège local de la police tandis qu'un quatrième a lancé son véhicule contre un point de contrôle à l'entrée de la localité de Rawa, selon une source policière. Trois autres kamikazes à pied et un quatrième à bord d'un véhicule ont attaqué le siège de l'administration locale, où des responsables tenaient une réunion.
Également dimanche, une bombe posée en bord de route et une voiture piégée ont explosé au passage d'un convoi d'un colonel de la police, au nord de Bagdad, faisant six morts et sept blessés. Au sud de la capitale, un vendeur de viande en bord de route a été tué par balle alors que l'explosion d'une bombe a fait six blessés à Bagdad. Quasiment aucun lieu ou événement susceptibles d'attirer les foules n'est à l'abri des violences en Irak. Les mosquées, les terrains de football, les mariages, les enterrements et même des endroits ultra-sécurisés comme les prisons sont régulièrement pris pour cible.
Une instabilité grandissante dans le pays
Ces dernières attaques portent à plus de 480 le bilan des morts dans les violences depuis début octobre et à plus de 5 200 depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources médicales et policières. Elles surviennent alors que l'Irak connaît ses pires violences depuis cinq ans, quand le pays sortait d'un conflit confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, alors que la guerre en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier. Cette recrudescence des violences coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l'encontre du gouvernement dominé par les chiites, accusé en particulier de multiplier les arrestations arbitraires.
L'ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter de marginaliser davantage les sunnites, au risque de favoriser leur recrutement par les groupes extrémistes. Et la paralysie de l'appareil politique, associée à une corruption endémique et à une défaillance des services publics, contribuent à alimenter l'instabilité dans le pays.
Avec dépêches